C’est peut-être en Afrique, à quelques dizaines de kilomètres de Bamako (Mali), que se prépare la révolution énergétique du XXIe siècle. Des scientifiques y ont découvert d’importantes réserves d’hydrogène naturel, une source d’énergie qui n’émet pas de CO2 et qui est renouvelable, ce qui « ouvre des perspectives nouvelles pour une future exploitation industrielle de l’hydrogène ».
[dropcap]L[/dropcap]es conclusions de l’étude du professeur Alain Prinzhofer (Institut de physique du globe de Paris), parue dans le International Journal of Hydrogen Energy confirment la tendance grandissante, au sein de la communauté scientifique, de voir dans l’hydrogène naturel une alternative aux hydrocarbures et une source d’énergie potentiellement révolutionnaire.
« Il est possible de confirmer la présence d’un important champ d’hydrogène qui comprend au moins cinq réservoirs superposés qui contiennent chacun des quantités importantes d’hydrogène sur une surface estimée qui dépasse largement les huit kilomètres de diamètre », a indiqué le Professeur Prinzhofer à propos du bassin minier de Bourakébougou au Mali.
Ce bassin, est l’un des plus prometteurs de la planète, et fait l’objet de l’attention de beaucoup de scientifiques depuis de nombreuses années. Signe de l’intérêt et des espoirs qu’il suscite, Bourakébougou est déjà équipé d’une unité pilote de production d’électricité à partir d’hydrogène naturel, une première au monde,
Mais les nouvelles découvertes scientifiques pourrait faire entrer l’hydrogène naturel malien dans l’histoire en devenant la première exploitation industrielle de cette source d’énergie. Car, comme l’a confirmé l’étude d’Alain Prinfhozer, le bassin possède « les caractéristiques géologiques et géochimiques uniques d’un système d’hydrogène actif », ce qui signifie que de l’hydrogène est toujours en cours de formation et que son exploitation serait durable.
Ces découvertes « ouvrent des perspectives nouvelles pour une future exploitation industrielle de l’hydrogène », précise l’étude. Avant de conclure qu’elle « soulignent aussi l’intérêt économique potentiel d’exploitations d’hydrogène naturel dans des zones continentales onshore. L’estimation actuelle du prix d’exploitation (de l’hydrogène naturel) est nettement moins cher que l’hydrogène produit en usine, que ce soit à partir d’énergie fossile ou d’électrolyse », conclut l’étude scientifique ».