Des manifestants en gilet jaune, des casseurs, des mineurs, des groupuscules extrémistes, des militants aguerris, les profils des interpellés sont très divers.
[dropcap]3[/dropcap]78 personnes ont été arrêtées samedi à Paris par la police et la gendarmerie après les scènes de guérilla urbaine et les importantes dégradations commises sur l’Arc de Triomphe. Une majorité des Gilets jaunes arrêtés et placés en garde à vue sont des hommes venus de province. « Beaucoup d’hommes, entre 30 et 40 ans, souvent de province, insérés socialement, venus pour en découdre avec les forces de l’ordre et donc se livrer à des actes de violences tout en se revendiquant du mouvement », explique le Procureur de la République de Paris Rémy Heitz, nous indique La Dépêche.
L’ultragauche était présente comme en témoignent de nombreux slogans anticapitalistes scandés dans la foule et l’inscription sur plusieurs murs et magasins de l’acronyme ACAB (All Cops Are Bastards). Du côté de l’ultradroite, les groupuscules Action française et Bastion social avaient eux-mêmes annoncé la présence de leurs troupes parmi les manifestants. Mais il y avait aussi un très grand nombre de manifestants portant un gilet jaune et qui n’ont pas hésité par « effet d’entrainement, à se livrer eux aussi à des violences injustifiables », a ajouté le préfet. Enfin, il faut ajouter quelques casseurs, certains mineurs, interpellés par les unités en civil de la BRI et les Bacs en fin de manifestation samedi et des personnes soupçonnées de « recel » pour avoir ramassé à terre des objets volés. Un grand nombre serait venu spécialement de banlieue. Environ 10 % des personnes placées en garde à vue auraient moins de 18 ans.
Certains profils que les observateurs et journalistes ont pu croiser dans les quartiers de la capitale livrées samedi au chaos étaient venus de toute la France, lunettes de ski et masque de chantiers sur le visage, pas nécessairement politisés ou rompus aux émeutes urbaines, ces manifestants portant le gilet jaune étaient prêts à des actes violents pour protester contre la politique gouvernementale.
Beaucoup d’autres Gilets jaunes ont toutefois condamné ces violences, estimant qu’elles desservaient leur cause.