Après le bilan lourd de la troisième journée de mobilisation des gilets jaunes, il faudra compter sur un acte 4, nouveau rassemblement du mouvement. Que peut-on attendre pour ce samedi 8 décembre ?
Gilets jaunes : rassemblement parisien, le début de l’acte 4
[dropcap]S[/dropcap]i le bilan de la troisième journée de mobilisation des gilets jaunes a été conséquent à tel point que le gouvernement se réunisse tout au long de la semaine pour tenter d’apaiser la situation ; le mouvement n’est pas prévu de s’arrêter puisqu’une prochaine mobilisation est d’ores et déjà prévue pour ce samedi 8 décembre.
En effet on peut retrouver sur les réseaux sociaux plusieurs pages qui invitent les gens à participer à ce nouveau rassemblement du mouvement ce samedi 8. On trouve ainsi plusieurs événements rassemblant déjà des milliers de participants et de gens qui se montrent intéressés par cette date. Parmi toutes les pages on retrouve Acte 4 on maintient le cap!, Acte 4 les Français à Paris, Acte 4 Mobilisation des Gilets Jaunes, Acte 4 Macron Démission…
Si certaines de ces pages sont accessibles depuis le week-end, d’autres en revanche ne semblent plus être disponibles/accessibles à l’image de l’événement Acte 4 Tous à l’Élysée, page qui avait générée beaucoup de participants et qui était organisée (relayée par de nombreux médias) par les Gilets Jaunes en colère.
Gilets Jaunes : l’arrivée tendue de l’acte 4 ?
Si les pages sur les réseaux en appellent au rassemblement ce samedi 8, c’est bien pour continuer à se battre contre la hausse des carburants, hausse qui a depuis aujourd’hui par le gouvernement été gelée afin d’apaiser la situation des deux parties qui s’opposent dans cette lutte.
La description des événements lancés sur Facebook invitait majoritairement les gens à se rassembler si les choses ne bougeaient pas. Pourrait-on imaginer que le gouvernement cette semaine étudiera « toutes les options (…) pour permettre de maintenir l’ordre public » afin de ne pas entrer dans « un rituel de violence » ?, comme le rapportait Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, sur Europe 1.
La volonté d’apaiser les tensions pour éviter une nouvelle vague de chaos ce samedi 8 décembre sera t-elle suffisante pour éviter de nouveaux dommages ? Rien n’est moins sur…
Gilets Jaunes : les témoignages des partisans
Si on a pu distinguer dans le mouvement les partisans gilets jaunes et les casseurs en marge de la manifestation, le résultat d’un nouveau débordement reste à craindre. Une crainte qui ne cesse d’évoluer en parallèle de la radicalisation et de la division du mouvement.
En effet si beaucoup de manifestants déplorent les nombreuses violences du week-end et n’y participent pas non plus, les violences ne sont pas pour autant condamnées par tous car compréhensibles. Parmi les nombreux témoignages qui ont pu être accordés au Monde en novembre et à la suite du week end, nombres de gilets jaunes délivrent leurs opinions sur les conséquences de cette lutte :
- « On a tous une part noire en nous. Quand on est poussé trop loin, on peut basculer ». « Avec ce mouvement j’ai pris conscience de ce qu’on supporte depuis des années. Je ne peux plus faire comme si je ne savais pas. » (Cyrille, 47 ans, employée dans le secteur social)
- « Je n’arrive pas à me dire que ça va trop loin (...) On dit qu’on attaque des symboles de la République : mais la République, ce sont les gens dans la rue, pas une statue ! ». « On ne retient que les accords de Grenelle et les avancées sociales et culturelles obtenues alors [Mai 68]. Mais il a fallu beaucoup de casse et de violences pour en arriver là. » (Laurent, 51 ans, informaticien)
- « Y’en a qui deviennent violents à force. Et ça continuera comme ça tant qu’on ne va pas nous écouter. » (Steven Lebee, figure des « gilets jaunes » en Haute-Savoie)
Gilets Jaunes : la difficulté d’incarner une seule et même voix
Comme de nombreux internautes ont pu le constater depuis ce week-end, la multiplication des groupes et pages des gilets jaunes appelant à se rassembler pullulent sur le net. Une multiplicité qui montre cependant la difficulté de se structurer en une seule voix pour le mouvement. En effet c’est à présent dans une confrontation entre radicaux, gilets jaunes « modérés » et gilets jaunes « officiels » que le débat se place aussi. Publié dans le Journal du Dimanche les gilets jaunes « modérés » comme Jacqueline Mouraud ou Benjamin Cauchy- jugés illégitimes pour certains, se sont exprimés suite au débordement du samedi 1er pour condamner « toutes formes de violences » et être les portes paroles d’une « colère constructive ».
Gilets Jaunes : les violences perpétuées, hantise des commerçants
Si on sait le climat tendu avec les trois premières journées nationales de mobilisation, qu’en attendre de la quatrième ? C’est bien entendu ce que craignent les commerçants quant à l’arrivée de l’acte 4, comme rapporté sur BFM.
Si le gouvernement prévoit tout au long de cette semaine d’envisager des mesures qui visent à apaiser la situation, les dispositifs policiers en vue des derniers événements vont être mis à contribution, l’état d’urgence n’étant pas écarté à ce jour où le dialogue entre les différents parties semble compromis.
Beaucoup craignent, étant donné les débordements, que ce quatrième acte soit encore plus impressionnant que ces prédécesseurs et que le bilan, qui n’a jusqu’à présent pas annoncé de décès, ne soit encore plus lourd tant sur le plan humain que matériel.