L’acte 8 des « gilets jaunes » a rassemblé 50.000 personnes samedi en France, soit bien davantage que les 32.000 mobilisés la semaine dernière.
[dropcap]À[/dropcap] Paris, 3500 personnes ont défilé selon la préfecture de police qui avait reçu des déclarations officielles pour deux manifestations. Vingt-quatre personnes ont été interpellées, relate de son côté Le Figaro. Différents cortèges ont convergé dans l’après-midi vers l’Assemblée nationale avant de se disperser en divers endroits. Des heurts ont éclaté en début d’après-midi avec les forces de l’ordre et la porte du ministère du porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, a été défoncée avec un engin de chantier.
Selon la préfecture du Nord, un peu moins de 300 personnes ont manifesté à Douai, 200 à Valenciennes où sept personnes ont été interpellées. Quelque 4.600 gilets jaunes défilaient samedi dans les rues de Bordeaux, retrouvant leur niveau de mobilisation d’avant les fêtes de fin d’année. Plusieurs milliers de gilets jaunes ont bloqué dans les deux sens l’autoroute A7 qui traverse Lyon, créant des bouchons en amont des voies coupées à la circulation en ce jour de retour de vacances. Selon la préfecture, 2.000 manifestants se sont réunis aujourd’hui à Toulouse, contre 1.350 samedi dernier.
L’incroyable scène d’un groupe de gilet jaune qui défonce la porte d’entrée du ministère où se trouve le bureau de Benjamin Griveaux
Voitures et scooters renversés
Vers 11H00, entre 500 et 600 personnes étaient rassemblées dans le calme sur les Champs-Élysées, non loin de l’Arc de Triomphe, et tenaient une assemblée générale, a constaté un journaliste de l’AFP. Malheureusement, sur les quais de Seine, des manifestants ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de lacrymogènes. Un feu s’est déclaré dans une péniche-restaurant amarrée près du musée d’Orsay. Des incidents ont également éclaté sur une passerelle reliant les deux rives de la Seine. Plus tard, des voitures et des scooters ont été renversés puis incendiés boulevard Saint-Germain. En début de soirée, les manifestants sont retournés sur les Champs-Élysées, point névralgique de la mobilisation, avant d’en être chassés par les CRS.
Fervent soutien de la cause des gilets jaunes, Bernard Tapie a proposé de mettre une salle à disposition des manifestants dans les locaux de La Provence, journal dont il est propriétaire, afin qu’ils puissent lancer le « mouvement gilet jaune », une association à vocation politique qui compte déjà 14.000 pré-inscriptions.
Sur LCI, le ministre de l’Intérieur s’est attaché à minimiser l’ampleur de la mobilisation : « 50 000, ça fait un peu de plus de une personne par commune de France. C’est cela la réalité du mouvement des gilets jaunes aujourd’hui. Donc on voit bien que ce mouvement n’est pas représentatif de la France », a déclaré Christophe Castaner, avant de condamner les violences. Sur Twitter, Emmanuel Macron a condamné les violences. « Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République – ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue », a écrit le président de la République.
Merci aux agents du ministère qui ont été d’un très grand calme et aux forces de l’ordre qui sont intervenues avec courage.
S’attaquer à un ministère, c’est s’attaquer à notre bien commun, la République.
Les auteurs de ces actes inqualifiables sont des ennemis de la démocratie.— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) January 5, 2019
Une fois encore, une extrême violence est venue attaquer la République – ses gardiens, ses représentants, ses symboles. Ceux qui commettent ces actes oublient le cœur de notre pacte civique. Justice sera faite. Chacun doit se ressaisir pour faire advenir le débat et le dialogue.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) January 5, 2019