Acte IX des « Gilets jaunes » : Plus de 84.000 manifestants dans toute la France et 244 personnes interpellées

L'acte IX des gilets jaunes à Paris ce samedi / Capture Youtube

Ce samedi, l’acte IX des « gilets jaunes » a réuni au moins 84.000 manifestants en France, contre 50.000 samedi dernier. Un mouvement qui repart à la hausse !

Paris

[dropcap]À[/dropcap]Paris, les « gilets jaunes » s’étaient donnés rendez-vous ce samedi matin devant le ministère de l’Économie et des Finances à Bercy. Dans le calme, plus de 8000 manifestants ont traversé la capitale d’Est en Ouest. Malheureusement, une fois sur les Champs-Élysées, la situation a dégénéré quand les forces de l’ordre ont bloqué les accès à la place de l’Étoile. Beaucoup de manifestants sont venus équipés de casques, masques et fumigènes pour certains. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont servi à disperser la foule, notamment composée de militants d’ultragauche. A 19h, 156 personnes avaient été interpellées dans la capitale, notamment pour « port d’arme prohibée » et « participation à un groupement en vue de commettre des violences ».

Brassard blanc autour du bras, des « gilets jaunes » ont passé la journée à guider le cortège afin d’assurer au mieux la sécurité de la manifestation parisienne. Une première depuis le début de la mobilisation.

Bourges

Devant la colonne de gilets jaunes qui manifestaient, un camion roulait au pas. Sur son toit, un coq portait un gilet jaune. Sur sa remorque, un groupe de musique reprend des tubes de rock. La mélodie de « Fortunate son » des Creedence Clearwater Revival, résonne dans le défilé. Devant le monument au mort, une minute de silence est respectée en hommage aux deux pompiers morts dans l’explosion de la rue de Trévise à Paris. Vers 15 heures, 500 manifestants ont convergé vers le centre-ville. Les CRS ont bloqué l’accès. Les premiers échauffourées ont débuté et les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes.

Dans l’après-midi, la préfecture du Cher comptabilisait 6 300 manifestants dans les rues de la ville. Alors que des heurts ont été observés et plusieurs personnes ont été placées en garde à vue.

En région

Plus de 84.000 manifestants ont été recensés au niveau national, selon le ministère de l’Intérieur. À Paris, 8.000 personnes ont participé à la manifestation. Ils étaient 6.700 à Bourges, 5.500 à Toulouse, 4.500 à Bordeaux, 3.000 à Caen et 2.700 à Marseille. Dans le Gard, près d’un millier de « gilets jaunes » se sont rassemblés à Nîmes, où la situation s’est tendue en début d’après-midi lorsque des manifestants ont tenté de se rapprocher de la préfecture. Ces derniers ont ensuite été repoussés par les CRS.

En Gironde, 6 000 personnes ont défilé à Bordeaux, où la situation était toujours tendue en début de soirée. Sur les rails du tram et sur la place, des « casseurs » ont allumé d’impressionnants incendies à l’aide de palettes et de poubelles, d’autres ont arrachés, grâce à des masses, les pavés pour s’en servir comme armes. Une équipe de journalistes de la chaîne d’info en continue, LCI, a été agressée ce samedi en marge de la manifestation des « gilets jaunes » de Rouen. « Ils étaient avec deux agents de sécurité et l’un de ces agents est actuellement hospitalisé », a précisé une journaliste à l’antenne. Le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, a apporté son soutien aux journalistes de LCI. Selon lui, l’un d’eux a été « roué de coups ».

À Toulouse, une journaliste de La Dépêche du midi a elle aussi été victime de violences. Prise à partie par un groupe de manifestants, alors qu’elle était dans sa voiture de fonction, elle aurait notamment été menacée de viol.

Nouveau regain d’intensité ?

En tout cas les cortèges sont encore nombreux dans tout l’Ouest : 150 personnes à Angers (Maine-et-Loire),un millier à Auray (Morbihan), plus de 2500 à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), 300 à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), ils étaient un millier à Brest (Finistère), 250 à Quimper (Finistère), 150 à Rennes (Ille-et-Vilaine) où le centre historique leur est interdit par les forces de l’ordre.

Grand débat national : la solution ?

La grande concertation nationale, appelée de ses vœux par le président de la République pour répondre à la colère des « gilets jaunes », se tiendra le mardi 15 janvier, avec un clap de fin deux mois plus tard, le 15 mars. Le principe de ce grand débat, sera d’organiser des discussions à l’échelon local, dans les mairies, sur les marchés ou les lieux de travail. Pour marquer le lancement de la concertation, Emmanuel Macron se rendra dans l’Eure mardi, avant un déplacement dans le Lot vendredi 18 janvier. Une plateforme en ligne sera également mise en place pour recueillir les contributions des citoyens en ligne.

Cette consultation  portera sur quatre thèmes principaux : la transition écologique, la fiscalité et les dépenses publiques, la démocratie et la citoyenneté (dont l’immigration) et enfin l’État et les services publics. Emmanuel Macron doit encore apporter des précisions sur ces sujets , dans une lettre adressée aux Français.

Virginie A.: