Le ministre de l’Intérieur a annoncé un chiffre de victimes blessées à l’œil lors des mobilisations de gilets jaunes largement sous-estimé. Il promet que certaines forces de sécurité seront équipées de caméras-piétons.
[dropcap]S[/dropcap]elon Castaner, les caméras ne filmeront pas en continu. Ce sera aux forces de l’ordre de « systématiquement » les actionner au moment de l’usage des LBD « en conditions normales » mais pas « en cas d’agression » des forces de l’ordre, affirme le Parisien. Cette mesure n’est pas « définitive » et n’a pas vocation à faire l’objet d’une circulaire, a encore précisé Christophe Castaner.
Christophe Castaner a reconnu devant les députés de l’Assemblée nationale, quatre blessés graves, à cause de ces armes très controversées. « Il y a eu quatre personnes qui ont eu des atteintes graves à la vision. Certains pouvant effectivement perdre un œil », a affirmé le ministre de l’Intérieur, précisant que la police des polices (IGPN) avait été saisie de 81 enquêtes. Le collectif militant « Désarmons-les » et le journaliste indépendant David Dufresne ont, eux, recensé 17 personnes ayant perdu un œil, à la suite d’interventions policières depuis le début du mouvement.
A titre d’expérimentation, l’utilisation par les policiers de l’Ain de lanceurs de balles de défense (LBD) lors de la manifestation des Gilets jaunes le samedi 19 janvier à Bourg-en-Bresse était filmée par des « caméras-piéton », avait annoncé le directeur départemental de la sécurité publique. « Chaque personnel porteur du LBD sera aussi porteur d’une caméra-piéton », avait indiqué le commissaire divisionnaire Yves Cellier. les caméras aident à « voir exactement qui (le policier) désigne, comment il le désigne, à quoi il fait face et le contexte du tir ». Selon le commissaire Cellier, depuis le 17 novembre, une seule personne a déposé plainte à Bourg-en-Bresse pour une blessure supposée en lien avec un tir de LBD.