Malade, infesté de parasites et dénutri, un loup déjà aperçu autour du village d’Angoustrine (Pyrénées-Orientales) est allé vivre ses dernières heures chez une jeune fille.
[dropcap]M[/dropcap]ardi, à bout de forces, épuisé par la maladie, il s’est laissé capturer en douceur par Lindsay, une amie des animaux, comme le relate Le Parisien. Selon les premiers éléments, cette habitante d’Angoustrine-Villeneuve-des-Escales avait, voilà deux semaines, repéré dans les environs, un de ces canidés qui, visiblement fatigué et boitillant, s’était avancé vers elle et s’était gentiment laissé capturer par son objectif photo.
Elle l’avait ainsi recroisé il y a une semaine puis ce mardi encore. Elle a finalement décidé de le recueillir et, au vu de son état, de le mettre à l’abri, dans le garage d’un ami. « Je suis allée voir dans les parages si je le revoyais. Il était là. Non, je n’ai pas eu peur. Je me suis vite rendu compte qu’il était vieux et qu’il était en fin de vie. Il ne pouvait pas être agressif. Mais j’ai gardé une distance de sécurité au cas où. Il titubait, il n’arrêtait pas de tomber la tête dans la neige, il n’arrivait pas à garder l’équilibre. Il partait au milieu de la route et je ne voulais pas qu’il se fasse renverser par une voiture. Alors, je l’ai fait rentrer dans le garage d’un ami et je l’ai mis à l’abri » explique-t-elle.
Elle appelle alors les services de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage), qui arrivent immédiatement, accompagnés d’un vétérinaire du SDIS. La bête, qui présente toutes les caractéristiques du loup, était « cachectique, parasitée et ne répondait plus aux divers stimuli ». Le vétérinaire a donc pris la décision de l’euthanasier.
Selon la préfecture, des prélèvements seront réalisés afin de procéder à des analyses génétiques visant à identifier l’origine de l’animal et définir son statut d’hybridation. Ces analyses sont systématiques. Une autopsie permettra de définir les causes de la mort de l’animal (présence d’agents pathogènes, blessures consécutives à un tir, traces d’empoisonnement). Ces analyses permettront alors, selon la préfecture des Pyrénées-Orientales, de « décider si des suites judiciaires doivent être envisagées, et si l’animal doit être ou non décompté du plafond de prélèvements autorisés dans le cadre du Plan National d’Actions sur le Loup et les Activités d’élevage. »