Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la mobilisation ce samedi 9 février était en légère baisse par rapport au samedi précédent.
[dropcap]S[/dropcap]elon le ministère, les manifestations de ce samedi, ont réuni quelque 51 400 personnes sur l’ensemble des foyers de mobilisation, dont 4 000 à Paris, contre 58 600 et 10 500 samedi dernier. Du côté des gilets jaunes, le compte Twitter, « Le Nombre Jaune », annonce pour sa part une mobilisation en hausse.
A Paris
Dans la capitale, des incidents ont éclaté à l’arrivée du cortège devant l’Assemblée nationale, où un manifestant a eu quatre doigts arrachés, selon la Préfecture de police. Des incidents ont également eu lieu sur le parcours de la manifestation, qui est arrivée vers 16H30 près de la Tour Eiffel, dans une ambiance très tendue. Du mobilier urbain et des distributeurs de banques ont été cassés, une dizaine de véhicules ont été incendiés, principalement des voitures de luxe, mais aussi une voiture de la mission antiterroriste militaire Sentinelle.
Christophe Castaner a dénoncé sur Twitter des « attaques intolérables » et exprimé son « indignation et dégoût ». Le parquet de Paris a annoncé dans la soirée qu’un homme avait été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour « destruction par incendie d’un bien d’utilité publique ».
Indignation et dégoût.
Les militaires de la mission Sentinelle protègent au quotidien nos compatriotes du risque terroriste.
Ces attaques sont intolérables.
Tout sera mis en œuvre pour que leurs auteurs soient appréhendés et jugés. pic.twitter.com/O1DEXYHYUP
— Christophe Castaner (@CCastaner) February 9, 2019
La préfecture de police de Paris avait procédé à 21 interpellations à Paris, peu avant 18 heures, comme l’indique Le Parisien. Des incidents se sont aussi produits le long du parcours du cortège, notamment rue de Rennes, boulevard Saint-Michel et autour du jardin du Luxembourg. En fin d’après-midi, les manifestants parvenaient aux abords du Champ-de-Mars, au pied de la tour Eiffel.
En région
En région, des manifestations ont eu lieu dans l’après-midi à Toulouse et Bordeaux, places fortes de la mobilisation, mais aussi en région Paca, près de la frontière italienne ainsi que dans l’Ouest de la France ou encore à Lyon et Montpellier. A Bordeaux, des accrochages ont eu lieu en centre-ville devant un cordon de forces de l’ordre, avec quelques jets de projectiles (bouteilles en verre, pétards) auxquels ont répliqué les forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes. Comme tous les samedis sans exception, les manifestants ont fini par converger vers la place Pey Berland, bordée par la cathédrale et la mairie.
"Il vous a donné la prime Castaner ou pas ?", demande un gilet jaune aux gendarme mobiles.#Bordeaux #GiletsJaunes #ActeXIII #Acte13 #9fevrier #9fevrier2019 pic.twitter.com/h3cAKcm0pv
— Hippolyte Radisson (@H_Radisson) February 9, 2019
A Toulouse, Les manifestants se sont rassemblés au métro Jean-Jaurès avant de prendre un boulevard ceinturant le centre historique de la Ville rose. Le dispositif de sécurité a été renforcé avec des unités de forces mobiles ainsi que deux véhicules blindés à roues de la gendarmerie et un engin lanceur d’eau, selon la préfecture. Sur la place du Capitole des manifestants ont lancé des projectiles dont des bouteilles en verre sur les forces de l’ordre qui ont répliqué à coup de canon à eau et de gaz lacrymogènes, dispersant très vite la foule.
À 18h, la préfecture a fait état d’un blessé et de cinq interpellations.
belle tête de cortège à #toulouse , banderoles et détermination sous un beau ciel bleu.#giletsjaunes #ActeXIII #Acte13 pic.twitter.com/YTiGVBrRIq
— RiotSpanier (@_espanish_) February 9, 2019
En PACA, l’une des figures du mouvement des gilets jaunes, Maxime Nicolle, alias Fly Rider, a pris avec plusieurs dizaines de gilets jaunes la route de Vintimille, avant d’être stoppé par les gendarmes au péage de la Turbie. A Marseille, plusieurs milliers de manifestants ont remonté la Canebière jusqu’à la gare Saint Charles.
Comme d’habitude « on est 1000 » a #Marseille #acteXIII #Acte13 #acte13 #macron #castaner #ViolencesPolicières #GilletsJaunes #GiletJaune #giletsjaunes pic.twitter.com/3Tojcs56az
— mojitobatbat (@mojitobatbat) February 9, 2019
A Lyon, quelques milliers de manifestants ont d’abord longé la presqu’île côté Rhône, sans pouvoir entrer dans le centre-ville, repoussés à coups de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre. D’autres affrontements sont survenus au moment où les manifestants se sont approchés de la préfecture. Treize personnes ont été placées en garde à vue. Des affrontements ont également eu lieu entre une quarantaine d’individus identifiés comme provenant de l’ultra-droite et des manifestants de mouvances antifascistes.
https://twitter.com/DamienRieu/status/1094259812932685826
Au moins 2 000 personnes ont défilé à Lorient, où les manifestants se sont rejoints à la Cité de la voile. Le feu a été mis à des poubelles, de grosses jardinières installées dans les rues ont été renversées et rassemblées pour tenter de simuler des barricades. Les forces de l’ordre sont intervenus à Caen pour rétablir la circulation sur des axes qui avaient été bloqués par des gilets jaunes, au nombre de 1 700 en début d’après-midi, selon la préfecture. En tout, 1 500 personnes ont été recensées dans le chef-lieu de l’Hérault.
D'après les #GiletsJaunes de #Montpellier, jamais la mobilisation n'a été aussi importante #ActeXIII #Acte13 pic.twitter.com/23OvI2XfTa
— Joss 🔻 (@Joss_Sonc) February 9, 2019
A Metz, où s’étaient rassemblées près de 1 900 manifestants selon la police, un noyau de 300 personnes a tenté vers 17h de forcer un barrage des forces de l’ordre, positionnées sur un pont permettant d’accéder à la préfecture. Les forces de l’ordre, qui ont essuyé divers projectiles, ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes à plusieurs reprises.