Mercredi 13 février, le tribunal a condamné l’ancien boxeur, à trente mois de prison dont dix-huit avec sursis, en précisant que la part ferme s’effectuera sous le régime de la semi-liberté.
[dropcap]L[/dropcap]’ex-boxeur était jugé pour avoir frappé deux gendarmes le 5 janvier dans la capitale en marge de l’acte 8 des Gilets jaunes, comme l’indique Le Parisien. Christophe Dettinger était jugé mercredi pour « violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique » ayant notamment entraîné une incapacité temporaire de travail supérieure à huit jours.« M. Dettinger se prépare, réajuste ses gants. Il frappe, vise la tête. Il est dans la toute-puissance. Ces scènes sont d’une violence inouïe et doivent être sanctionnées », a déclaré le représentant du ministère public, demandant son « maintien en détention ».
Christophe Dettinger, a reconnu avoir commis une erreur. Il a expliqué tout au long de l’audience, tendue, son comportement par la colère, en réaction notamment au « matraquage » de manifestants par les forces de l’ordre. « Je suis là pour payer pour une erreur. La seule chose que je ne veux pas, c’est qu’on dise que je suis un casseur de flic, un lyncheur, un tueur. J’ai voulu empêcher une injustice et j’en ai commis une autre. Quand je me vois taper sur un gendarme au sol, j’ai honte », a déclaré l’accusé. Sur les deux gendarmes ayant porté plainte, un seul était présent à l’audience. « On a eu beaucoup de chance, cela aurait pu être beaucoup plus grave, notamment si l’un de nous avait été jeté par-dessus la passerelle. Avec notre équipement, il est très difficile de nager », a déclaré, à la barre, ce militaire de 27 ans. « Monsieur le gendarme, je suis coupable de tous les coups que je vous ai portés. Je suis conscient que ça a pu vous toucher physiquement et psychologiquement. Je n’en suis pas fier, ce n’est pas mon état d’esprit. J’ai été un styliste, un technicien de la boxe, pas un bagarreur. Je ne peux pas comparer la boxe avec cet acte » a déclaré avec émotion l’ex-boxeur.
Ses trois avocats, Me Laurence Léger, Me Hugues Vigier et Me Henri Leclerc, avaient demandé au tribunal de le condamner à une peine qui lui épargne l’emprisonnement.
Mercredi soir, après sept heures d’audience et une heure de délibéré, le tribunal correctionnel a rendu son verdict, comme l’explique Le Parisien. Pendant un an, il sera libre la journée, mais retournera en détention la nuit. Le tribunal a assorti sa peine d’une interdiction de séjour à Paris pendant six mois et de 5 000 euros de dommages et intérêts. «Monsieur Dettinger, cela veut dire que ce soir vous dormez en prison. D’ici cinq jours, vous passerez devant le juge d’application des peines d’Evry, qui va mettre en place un régime de semi-liberté : vous dormirez en prison, mais vous pourrez continuer à travailler», a expliqué la présidente au prévenu.
«Christophe Dettinger va reprendre son travail, sa vie de famille. Mais le procès est exemplaire du coup, la peine peut-être envisagée comme un exemple. C’est une peine lourde. Nous avons l’air d’être satisfaits parce qu’on se dit que Christophe va sortir dans les jours qui viennent mais il faut mesurer les choses, c’est une peine très lourde même si nous sommes soulagés car nous redoutions que ce soit pire » a commenté Me Vigier, son avocat. Les avocats de la partie civile, eux, n’ont fait aucun commentaire sur la peine prononcée. Le syndicat de police Alliance s’est toutefois étonné de la peine prononcée : «Boxeur de gendarme : 1 an ferme aménageable en semi liberté, la justice vient de conforter le sentiment d’impunité des casseurs de flics ?», a réagi le syndicat dans un tweet.
« Justice a été rendue. Nul ne peut violer la loi et attaquer impunément ceux qui risquent leur vie pour protéger la nôtre. Chaque insulte, chaque coup porté contre eux est un parjure du serment républicain qui unit notre Nation », a ainsi twitté Christophe Castaner.
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