Acte XVI des « gilets jaunes » : le bilan

Les gilets jaunes toujours mobilisés / Capture RT

Ce samedi, 39.300 « gilets jaunes » ont défilé pour leur 16e samedi de mobilisation. Des heurts ont eu lieu dans certaines villes de province.

[dropcap]L[/dropcap]e ministère a comptabilisé 39.300 manifestants dans toute la France, dont 4000 à Paris. La semaine dernière à la même heure, 46.600 personnes dont 5800 dans la capitale avaient été recensées.

A Paris

A Paris, quelques milliers de gilets jaunes défilaient dans le calme depuis la mi-journée sur un parcours de 12 km placé sous haute surveillance policière, comme le relate 20 minutes. Selon la préfecture de police, neuf personnes avaient été interpellées en début d’après-midi. Les cortèges sont partis des Champs-Élysées vers 12h30. En tête de cortège, des CRS, des gendarmes mobiles ainsi que des membres du dispositif d’action rapide (DAR) ont été déployés. Les CRS ont remonté les Champs-Élysées en utilisant des canons à eau pour disperser certains manifestants.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête en «recherche des causes de blessures», confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), à la suite de la prise en charge par les secours d’un homme blessé au visage, «probablement» par un tir de LBD selon des sources concordantes.

En Province

Des rassemblements se tenaient également à Marseille, Montpellier, Alès, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse. A Nice, où la manifestation avait lieu en matinée, ils n’étaient qu’une vingtaine place Garibaldi. A Nantes, vers 14 heures, le cortège, formé d’un millier de manifestants qui ne portaient pas tous un gilet jaune, a souhaité passer par des petites rues, mais les forces de l’ordre ont empêché la progression des protestataires. Après des sommations d’usage, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes. Vers 16 heures, la situation était tendue devant la préfecture, avec l’utilisation de canons à eau et de lanceurs de balles de défense. Selon une source policière, 1 800 manifestants ont été dénombrés vers 17 h. Il y a eu trois interpellations, a annoncé la direction départementale de la sécurité publique. Le bilan est de trois ou quatre blessés légers, d’après un bilan provisoire de la préfecture.

Environ 2 000 personnes ont participé à la manifestation à Lyon. Après quelques premiers échanges de projectiles entre militants radicaux et forces de l’ordre, la situation s’est tendue aux abords de la place Bellecour, en plein centre-ville, quand des manifestants ont tenté de forcer un barrage de gendarmes mobiles pour accéder à une artère commerçante. A Montpellier, la manifestation des gilets jaunes a réuni environ 1 000 personnes selon la préfecture. Plusieurs centaines de personnes ont également défilé dans les rues du centre de Marseille.

A Bordeaux, une grande banderole a été déployée sur un échafaudage, portant l’inscription « 16 mars l’Aquitaine envahit Paris, ultimatum saison 2 », référence à une manifestation nationale dans la capitale pour marquer la fin du « grand débat » voulu par Emmanuel Macron. En fin d’après-midi, des jeunes cagoulés ont commencé à casser du mobilier urbain près de la place Pey-Berland mais les forces de l’ordre, en nombre, sont très vite intervenues, avec canons à eau, vidant la place en moins de dix minutes.

À Lille, une dizaine de Marianne étaient présentes en tête du cortège. Ruban adhésif noir en forme de croix sur la bouche et sweat-shirt rouge ouvert sur la poitrine.

À Colmar (Haut-Rhin), des manifestants ont revêtu la réplique de la célèbre statue de la Liberté, structure de douze mètres installée en 2004 à l’entrée nord de la ville, d’un immense gilet jaune.

Virginie A.: