Dans une longue enquête menée par Marine Turchi à Mediapart, le réalisateur Christophe Ruggia avait été accusé par l’actrice Adèle Haenel d’agression et harcèlement sexuel de ses 12 à ses 15 ans.
Ces actes se seraient déroulés principalement après le tournage du film Les Diables, dans l’appartement du réalisateur et lors de festivals internationaux. C’est au moment du tournage de ce film, réalisé par Ruggia et dont Adèle Haenel était l’actrice principale, que l’emprise du réalisateur sur la jeune actrice a commencé. Christophe Ruggia avait alors 36 ans.
Après la sortie de l’enquête, l’accusé avait demandé un droit de réponse à Mediapart, qui lui avait accordé. Dans cette réponse, il nie l’accusation d’agression et d’harcèlement sexuel mais il reconnait avoir « commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite ».
L’enquête de Mediapart avait été publiée le 3 novembre 2019. Au moment de la sortie de l’affaire, l’actrice refusait d’engager des poursuites judiciaires à l’encontre du réalisateur, ne croyant pas en la justice concernant les affaires de violences sexuelles.
Elle a finalement changé d’avis
Selon une source judiciaire de Mediapart, le réalisateur a été placé en garde à vue hier, mardi 14 janvier, pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité » et « harcèlement sexuel ». Et aujourd’hui, elle a été prolongée après les 24 premières heures.
Toujours selon Mediapart, Adèle Haenel elle-même et différents témoins de l’enquête menée par Marine Turchi ont été entendues par les policiers de l’unité des mineurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes. Parmi ces témoins, nous pouvons retrouver des membres de l’équipe du tournage du film Les Diables, mais aussi la réalisatrice et ex-compagne de l’accusé, Mona Achache.