Dominique Folloroux Ouattara : leadership d’une femme de cœur

Elle est partout chez elle. A l’aise parmi les riches et les puissants, souriante et décontractée en compagnie de la jet-set, bienveillante et attentive avec les femmes et les enfants. Mais surtout intraitable lorsqu’il s’agit de défendre ses convictions et ses engagements.

Dominique Folloroux Ouattara, Première dame de Côte d’Ivoire, a su mettre tous ses talents au service des causes les plus nobles. On en a eu un exemple éclatant en mars 2018, lors du dîner gala organisé pour célébrer les 20 ans de la Fondation Children of Africa.

C’était au Palais des Congrès de l’Hôtel Ivoire, à Abidjan. Les actrices françaises Isabelle Adjani et Nathalie Baye, le chanteur et acteur français Patrick Bruel, l’acteur ivoirien Isaac de Bankolé et son homologue américain Gary Dourdan, l’auteur-compositeur sénégalais Youssou N’Dour ou encore la diva de la musique africaine Patience Dabany ont rejoint le gotha de l’administration ivoirienne (dont le chef de l’Etat en personne et les ministres) et des hommes d’affaires de premier plan pour témoigner de leur soutien à la fondation créée et présidée par la first lady. Pas moins de 240 millions de francs CFA (environ 366 000 euros) ont été récoltés lors de cette soirée de gala, autant de ressources qui permettront à la fondation de la Première dame de continuer à « donner le meilleur à nos enfants ».

De la réussite professionnelle à l’engagement associatif

Née en 1953 à Constantine, Dominque Folloroux Ouattara obtient un DEUG de langues option économie à l’Université de Paris X, puis un diplôme d’administrateur de biens et un diplôme d’expertise en immobilier. En 1979, elle devient PDG du Groupe AICI International, qu’elle développe en Côte d’Ivoire puis implante en Europe. En 1996, elle est nommée PDG & CEO d’EJD Inc., une société qui gère l’Institut Jacques Dessange à Washington. Dominique Folloroux Ouattara acquiert deux ans plus tard les franchises Jacques Dessange aux États-Unis et devient alors PDG de French Beauty Services.

Elle épouse Alassane Ouattara en 1991 et, à la suite de l’élection de son mari à la Présidence de la République en 2011, elle cesse ses activités de chef d’entreprises et démissionne de toutes ses fonctions professionnelles pour se consacrer exclusivement à sa fonction de Première dame de Côte d’Ivoire. Un rôle de Première dame que Dominique Folloroux Ouattara entend incarner activement, en le mettant au profit d’un engagement humanitaire qui a plus de 20 ans. En 1998, elle crée la Fondation Children of Africa qui œuvre dans 12 pays d’Afrique et particulièrement en Côte d’Ivoire.

Cette fondation a pour objectif de venir en aide aux femmes et aux enfants d’Afrique en difficulté, et développe son action sur cinq axes : l’éducation, la santé, le social, les centres subventionnés et le soutien des initiatives de développement communautaire.  Parmi ses nombreuses activités, Children of Africa distribue ainsi des kits scolaires, organise des campagnes de vaccination, a financé la construction de l’hôpital Mère-Enfant de Bingerville et construit trois centres d’accueil pour enfants victimes de traite et d’exploitation.

Car la lutte contre le travail des enfants est également une préoccupation majeure de Dominique Folloroux Ouattara, qui a d’ailleurs été nommée à la tête du Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants (CNS). L’action de la Première dame dans ce domaine a notamment valu à la Côte d’Ivoire d’être reclassée favorablement par les États-Unis dans la liste des pays faisant des efforts considérables pour éradiquer ce fléau.

Autre combat, et non des moindres pour la femme engagée qu’est Dominique Folloroux Ouattara : l’autonomisation des femmes. Pour ce faire, elle créé en 2012 le Fonds d’Appui aux Femmes de Côte d’Ivoire (FAFCI) pour le financement de leurs microprojets, luttant ainsi contre le chômage et pour l’augmentation des revenus des femmes par la mise en valeur de leurs capacités entrepreneuriales. Le FAFCI a d’ores et déjà aidé plus de 200 000 femmes en Côte d’Ivoire en leur prêtant des sommes comprises entre 100 000 FCA (145€) et 300 000 FCA (435€) afin de financer des projets générateurs de revenus. Une formation à la gestion d’entreprise leur est également proposée. Cette initiative couronnée de succès a d’ailleurs suscité l’intérêt du Tchad, du Niger et du Congo qui voudraient s’en inspirer.

Signe que l’action de la Première dame porte ses fruits, celle-ci est récompensée par les Nations unies le 29 mars 2019 pour son engagement constant sur ces deux thématiques sociétales essentielles pour le présent et l’avenir de la Côte d’Ivoire, et complémentaires de l’action de son mari à la tête de l’État.

Une ambassadrice de la Côte d’Ivoire

Cette action pour son pays d’adoption, Dominique Folloroux Ouattara la développe également à l’étranger. Elle se bat pour son association bien sûr, mais aussi pour le pays tout entier.

La Première dame s’est ainsi rendue à Washington le 19 septembre dernier pour 6 journées de travail avec plusieurs personnalités politiques et de la société civile afin de faire le point sur les engagements de la Côte d’Ivoire en matière de lutte contre le travail des enfants. Une rencontre qui s’inscrit dans une dynamique entamée en juillet dernier avec la volonté exprimée par deux sénateurs américains de boycotter le cacao ivoirien.  Le mois suivant, dans le cadre de la 18ème édition de l’AGOA à Abidjan, Dominique Folloroux Ouattara a présenté devant une importante délégation américaine les actions entreprises par la Côte d’Ivoire pour éradiquer le travail des enfants. Il s’agit notamment de la création du CNS et du Comité Interministériel de lutte contre la traite, l’exploitation et le travail des enfants. Ces deux comités, en collaboration avec les partenaires, ont élaboré et mis en œuvre trois plans d’action – le troisième se déployant de 2019 à 2021 – qui s’attaquent à la cause profonde de ce phénomène : la pauvreté, contre laquelle luttent également Children Of Africa et le FAFCI. Dans ce dossier, Dominique Folloroux Ouattara, ambassadrice et avocate de la Côte d’Ivoire, a su plaider avec succès pour les intérêts de son pays d’adoption et de sa population.

En devenant Première dame, Dominique Folloroux Ouattara a renoncé à ses responsabilités professionnelles pour se consacrer à son nouveau rôle. Mais elle n’a jamais renoncé à sa vocation de femme d’action et n’a cessé de mettre son talent au service des plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Car nul ne sait mieux qu’elle allier succès, glamour et engagement.

Jérémy Renard: