Le 1er février 2020, l’ancienne championne française de patinage artistique, Sarah Abitbol, publie un ouvrage, « Un si long silence », dans lequel elle accuse un certain « Monsieur.O » de l’avoir violé lorsqu’elle avait 15 ans.
Ce « Monsieur.O » est bien réel : il s’appelle Gilles Beyer. Champion de France en 1978, il était l’un de ses anciens entraineurs.
Selon l’ancienne championne, les viols se seraient produits entre 1990 et 1992. Dans un article publié par Le Monde, on peut lire qu’elle choisit d’abandonner sa carrière solo pour poursuivre une carrière en couple et ainsi changer d’entraineur en 1992, lorsqu’elle a 17 ans.
En 2001, un courrier de parents conduit le ministère des sports a démettre le présumé coupable de ses fonctions de conseiller technique sportif. Ce qui ne l’a pas empêché de trouver un nouvel emploi d’entraineur dans le club des Français volants et une place au sein du bureau exécutif de la Fédération française des sports de glace jusqu’en 2018, comme le précise LCI.
Hier, mardi 4 février, une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles sur mineurs a été ouverte. De plus, le club des Français volants a aussi décidé d’exclure Gilles Beyer suite aux nombreux témoignages.
La patineuse sort du silence
La libération de sa parole a conduit d’autres anciennes patineuses à s’exprimer. C’est notamment le cas de Béatrice Dumur, Hélène Godard et Anne Bruteneaux. D’autres anciens coachs ont été accusés par Anne Bruteneaux et Béatrice Dumur notamment, comme Michel Lotz, soupçonné d’avoir abusé d’elles quand elles n’avaient que 13 ans.
Aujourd’hui, mercredi 5 février, le président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet, s’est exprimé en conférence de presse. Lui même est accusé d’avoir continuer à employer Gilles Beyer alors que des soupçons pesaient déjà sur l’entraineur. Selon lui, il n’a pas commis de faute.
Alors que la ministre des sports a demandé sa démission, le président de la Fédération se défend d’avoir eu connaissance de ces présumées agressions sexuelles. Il affirme : « Ces faits, je les ai découverts pour 90% d’entre eux par la presse et par un livre » selon France Info.
Même si les faits sont prescrits dans le cas de Sarah Abitbol, l’enquête du Parquet de Paris permettra d’identifier d’autres potentiels victimes, et surtout, de reconnaitre les sévices sexuels subis.