Les veaux d’un des plus gros abattoirs français victimes de maltraitance, ce sont les nouvelles terribles images qui ont été diffusées ce 19 février par l’association L214.
Dans une enquête publiée ce jeudi, l’association L214 et le journaliste Hugo Clément, dénoncent les pratiques de l’abattoir industriel Sobeval, appartenant au groupe hollandais Van Drie, dans lequel près de 3400 veaux sont tués chaque semaine.
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Des animaux torturés et exécutés à la chaîne dans des conditions exécrables, ce sont les terribles nouvelles images qui ont été diffusées ce mercredi par L214 et Hugo Clément qui souhaitent ainsi alerter les autorités au sujet de l’un des plus grand abattoir industriel situé en Dordogne, à savoir Sobeval.
Abattages standards et rituels (casher et halal)
La vidéo commentée par le journaliste Hugo Clément, montre les différentes formes d’abattage qui sont utilisées pour tuer les veaux dont la majorité d’entre eux sont encore conscients au moment où ils sont saignés. Dans cet abattoir, 3400 veaux sont tués chaque semaine à une cadence d’environs 90 veaux à l’heure. A Sobeval, tous les types d’abattage y sont pratiqués à savoir standard et rituels (casher et halal).
Lorsque le veaux est tué de la façon halal, celui-ci est placé dans un box d’immobilisation et est tourné la tête en bas, avant d’être égorgé sans aucun étourdissement. Certains recevront toutefois un coup de pistolet à tige perforante juste après le coup de couteau. D’autres veaux sont saignés debout et s’écroulent dans le box d’immobilisation comme en témoignent les images. Une pratique contraire à la loi qui exige que l’immobilisation des bêtes soit maintenue comme le précise le journaliste.
Des pratiques non respectées
De son côté, la fédération des vétérinaires d’Europe reconnait que l’abattage des animaux sans étourdissement préalable est « inacceptable en toute circonstance. ». Les images difficilement regardables témoignent de l’horreur que subissent les animaux dont nombreux d’entre eux sont encore conscients à des postes de la chaîne où ils devraient pourtant être complètement inconscients.
Dans certaines séquences, on peut également constater que les sacrificateurs effectuent un mouvement de scie au moment d’égorger les veaux, ce qui accroit considérablement leur souffrance. Nombreux d’entre eux vomissent le contenu de leur estomac après le sectionnement de leur œsophage.
Pour augmenter les cadences d’abattage, l’abattoir Sobeval utilise un pistolet d’étourdissement de type « pneumatique » qui n’a pas besoin d’être rechargé entre chaque animal. Ce pistolet est très volumineux et, présenté face à l’animal, induit des réactions de peur et d’évitement. Pour contrer les mouvements de fuite, il est obligatoire de bloquer la tête des animaux lorsqu’un tel outil est utilisé. Contrairement à l’obligation réglementaire, à l’abattoir Sobeval la tête des veaux n’est pourtant jamais immobilisée au moment de leur étourdissement. « Tous les étourdissements sont donc réalisés en violation de la réglementation. Ainsi, de nombreux tirs mal ajustés doivent être répétés, blessant les animaux sans les rendre inconscients. » précise l’association L214.
La viande qui provient de l’abattoir Sobeval est pourtant certifiée Label Rouge, bio, Saveurs du Périgord ou encore Le veau du boucher. La société exporte en Israël pour la viande casher et en Égypte pour la viande halal. Par ailleurs, en 2015, à l’occasion d’une visite du président de la région Aquitaine, le directeur de l’abattoir expliquait fournir des peaux à des marques de luxe comme Hermès ou Gucci, et fournir en viande le Jules Verne, le restaurant de la Tour Eiffel à Paris. Le groupe Van Drie fournit également les tanneries, récemment rachetées par Chanel.
L214 porte plainte
Face à ces conditions d’abattage négligées par la société, L214 a décidé de déposer plainte auprès du procureur de la République de périgueux pour « sévices graves envers des animaux et demande la fermeture d’urgence de l’abattoir, qui présente de graves problèmes structurels et des pratiques d’abattage grandement déficientes. »
L’association qui a également adressé un courrier à Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture afin de faire cesser ces agissements et interdire ainsi l’abattage sans étourdissement.
Pour Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : « Des élevages intensifs à l’abattage industriel, des milliers de veaux tués à l’abattoir Sobeval n’auront connu que l’enfer. Le pire reste l’abattage sans étourdissement. Halal ou casher, les animaux peuvent agoniser en toute conscience pendant de longues minutes. Il faut mettre un terme à l’abattage sans étourdissement. Mais il ne faut pas se voiler la face, l’abattage standard n’est pas en reste. Là aussi, les cadences et les ratés, qui ne manquent pas d’arriver, causent une souffrance sans nom aux animaux. Il y a urgence à fermer cet abattoir et, au-delà, à s’interroger sur la légitimité à continuer d’abattre des animaux sans nécessité. »
L214 a également mis en place une pétition sur son site dans le but de faire fermer cet abattoir.