Près de 4 ans après les faits, ce nouveau rebondissement porte à 13le nombre d’expertises médicales réalisées dans le cadre de cette affaire.
C’est après l’audition d’un témoin clé que les juges d’instruction ont pris cette décision. Il s’agit de l’homme chez qui Adama Traoré s’était réfugié après s’être échappé lors de son interpellation.
Les questions ont vraisemblablement porté principalement sur les différences entre les témoignages que l’homme a effectué. En effet, lors du début de l’enquête il aurait déclaré qu’« Adama Traoré lui avait indiqué au sol « je vais mourir ». » Ce 2 juillet, il se serait « rétracté » selon l’avocat des parties civiles, Me Yassine Bouzrou, dont les déclarations sont reprises par 20 Minutes.
L’expertise sera réalisée par des médecins belges, ce dont se sont félicités dans un communiqué Me Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik, les avocats des gendarmes. Le choix de médecins internationaux permet selon eux de « réduire la pression médiatique entretenue par la communication tous azimuts des parties civiles » ainsi qu’un « déroulement serein des opérations d’expertise ». Ils auront pour but principal de trouver la cause de l’hyperthermie et du syndrome asphyxique déterminés sur le corps d’Adama Traoré lors de l’autopsie.
Depuis le début de l’affaire, avocats, famille de la victime, gendarmes et médecins ne peuvent être unanimes sur les causes du décès du jeune homme. La famille de la victime, et notamment sa sœur Assa Traoré, accuse le plaquage ventral des gendarmes d’en être responsable, hypothèse soutenue par certaines des expertises médicales réalisées. D’autres au contraire, soutiennent les arguments des avocats des gendarmes qui clament leur innocence et mentionnent une maladie cardiaque dont souffrait le jeune homme. L’enquête est actuellement dans l’impasse, tant les expertises et les diverses parties prenantes se contredisent.
Pour rappel, Adama Traoré a été interpellé le 19 juillet par des gendarmes lors d’un contrôle qui visait son frère, Bagui Traoré. Après s’être enfui plusieurs fois, il est enfin rattrapé par les gendarmes alors qu’il s’était réfugié chez un habitant (l’homme qui a été interrogé ce 2 juillet). Constant que son état de santé ne semble pas stable, il est transféré vers la gendarmerie, avant que le SAMU ne soit appelé.
Sa mort est déclarée à 19h05, environ 2h après l’interpellation de son frère. Les diverses expertises qui se sont succédées depuis, à la demande de la justice, de la famille ou des gendarmes ont eu pour but de déterminer si les gendarmes ont joué un rôle dans son décès, à la fois lors de sa dernière interpellation qui a pu être violente, et lors de son transfert vers la gendarmerie, alors qu’il montrait déjà des signes de fragilité respiratoire.
Par Léa Meira