Près de 4000 tonnes d’hydrocarbures contenues dans la cale du vraquier risquent de se déverser dans l’eau du récif mauricien.
Le navire japonais MV Wakashio s’est échoué près des côtes sud-est de l’Ile Maurice fin juillet pour une raison encore non déterminée. Si le gouvernement espérait au départ pouvoir contenir tout risque d’incident majeur, ce n’est aujourd’hui plus le cas puisqu’il a demandé une aide française. Le premier ministre mauricien a ainsi déclaré : « Le naufrage du Wakashio représente un danger pour l’île Maurice. Notre pays n’a pas les compétences et l’expertise pour le renflouage des navires échoués, c’est ainsi que j’ai sollicité l’aide de la France à Emmanuel Macron. » De part la proximité de l’ile avec celle de la Réunion et le risque de déplacement de la marée noire, les autorités françaises surveillaient déjà la situation avec attention. Le Japon a également envoyé une équipe de six personnes afin de soutenir le travail des garde côtes mauriciens.
Une situation dramatique pour l’environnement
Plus de 1.000 des 4.000 tonnes de carburant transportées par le Wakashio se sont déjà déversées en mer, a indiqué Akihiko Ono, le vice-président de la Mitsui OSK Lines, la société qui exploitait le navire. Une mobilisation citoyenne s’est alors rapidement mise en place pour commencer à nettoyer les plages et les eaux de cette réserve protégée. En effet, la Pointe d’Esny, lieu où s’est échoué le navire, est une zone abritant une biodiversité exceptionnelle et des espèces aussi bien animales que végétales très rares. Le risque que ces espèces meurent dans une mer de fioul causerait selon l’ONG Greenpeace « des conséquences désastreuses pour l’économie, la sécurité alimentaire et la santé de l’île Maurice » tant l’économie de l’ile repose sur l’exploitation, notamment touristique, de ses eaux turquoises.
Des volontaires sont ainsi en ce moment à pied d’œuvre pour disposer des sacs de chanvre et de tissus pour créer des barrages flottants. D’autres tentent de récupérer dans des seaux les produits échappés du navire.
La situation est actuellement sous contrôle et la source de la fuite principale a pu être bloquée par les équipes d’intervention. Cependant le risque que le navire se brise en deux inquiètent grandement les autorités du pays. La marée noire serait dans ce cas totalement hors de contrôle, et la catastrophe écologique un drame pour le pays.
Par Léa Meira