La « politique fiction » de l’été présentant la député Danièle Obono en esclave avait suscitée une vague de condamnations politiques.
Le texte, mais plus encore les dessins l’accompagnant, représentant la député en esclave, avaient provoqué un véritable tollé dans l’ensemble de la classe politique. De l’extrême droite aux membres du gouvernement en passant par ses collègues à la France Insoumise, tous ont dénoncé le « racisme » odieux de la publication. Selon Le Parisien, le président lui-même s’est entretenu par téléphone avec Danièle Obono, afin de lui faire part de son soutien.
Le magazine, souvent placé à droite voire à l’extrême droite, publie depuis quelques semaines « un roman d’été » mettant en scène des personnalités politiques ou médiatiques en les faisant « voyager dans les couloirs du temps ». Ont ainsi été les personnages principaux de ces écrits Didier Raoult, Nicolas Hulot ou encore François Fillon. Le 27 août, le 7e épisode de cette série d’été sort sous le titre d’ « Obono l’africaine ». Un récit de 7 pages qui raconte « la responsabilité des africains dans les horreurs de l’esclavage » au XVIIIe siècle. Toute la série est signée par Harpalus, pseudonyme permettant à chaque épisode d’être écrit par un membre différent de la rédaction.
Alors que la principale intéressée avait déclaré « réfléchir » à porter plainte, dénonçant « une insulte à (ses) ancêtres, sa famille » et « à la République », le procureur de Paris a annoncé quant à lui ce lundi l’ouverture d’une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste ». Elle sera confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), a-t-il précisé dans un communiqué.
Valeurs Actuelles se justifie et présente ses excuses
En réponse aux réactions indignées, Valeurs Actuelles a publié un communiqué sur Twitter pour s’expliquer. La direction rappelle le but visé par la publication : rappeler « qu’il n’existat pas d’unité africaine » à cette époque et que les « indigénistes » souhaitent « faire payer le prix […] aux seuls Européens » à tort. Danielle Obono a ainsi été choisie pour « ses prises de position répétées » qui participent à « cette falsification de l’Histoire ». Suivent ensuite des excuses, la rédaction comprenant « que la principale intéressée ait pu se sentir personnellement blessée ».
Par Léa Meira