Le verdict est enfin tombé : Joe Biden sera le 46e président des États-Unis. Il a fait campagne au côté de sa future vice-présidente : Kamala Harris. Qui est cette femme qui sera la première vice-présidente de l’histoire américaine ?
Kamala Harris est née le 20 octobre 1964 à Oakland en Californie. Sa mère est Shyamala Gopalan, une chercheuse indienne, et son père est Donald Harris, un économiste jamaïcain. Ses parents se sont rapprochés autour de leur conviction commune : la lutte pour les droits civiques des afro-américains. Ainsi, quand Kamala était encore dans sa poussette, ses parents l’emmenaient déjà à des manifestations.
Quand elle a 7 ans, ses parents divorcent. Sa mère emmène Kamala et sa sœur à Montréal où elle a obtenu un poste dans un hôpital. Sa mère ne néglige pas son double héritage, indien et jamaïcain. La jeune Kamala va à la fois dans un temple bouddhiste mais aussi dans une église baptiste noire. Grâce à sa mère, elle a pu embrasser ce double héritage qui a fait sa force.
Kamala effectue son collège et son lycée au Canada avant de revenir aux États-Unis. A l’université, elle décide d’étudier la science politique et l’économie, puis obtient en 1989 son diplôme de droit. En 1990, elle commence à travailler comme procureure adjointe à Oakland. Sa réputation monte vite, elle se bat contre les gangs, le trafic de drogues et les abus sexuels. La jeune procureure adjointe monte dans la hiérarchie. Kamala se bat contre la prostitution des mineures et fait changer la police de point de vue. Ces jeunes filles ne sont pas des criminelles mais bien des victimes pour la procureure adjointe. En 2004, elle est élue à son tour procureure. Elle est la première femme de couleur à occuper ce poste.
Du mariage pour tous à la peine de mort, les différents combats de Kamala Harris
En 2010, Kamala est élue procureure générale de Californie. Elle est encore une fois la première femme et la première personne de couleur à occuper ce poste. Elle se montre alors très indépendante vis-à-vis de la politique nationale. Elle résiste à la pression de l’administration Obama pour des procès à envergure nationale contre les créanciers qui ne respectant pas les règles. Elle décide de faire un procès uniquement pour son État, qu’elle gagne. Kamala obtient même cinq fois la réparation prévu au niveau national, garantissant 20 milliard de dollars pour les Californiens.
En 2013, après des années de bataille juridique, elle obtient le mariage pour tous dans son état. Kamala se bat aussi contre la peine de mort. En 2014, elle se marie avec Doug Emhoff, un avocat d’affaire. Doug a deux enfants, que Kamala considère comme les siens. Elle n’a pas d’enfant biologique, mais est très proche des enfants de Doug et de ses neveux et nièces.
En 2015, Kamala Harris déclare sa candidature pour le poste de Sénatrice de Californie sous la bannière démocrate. Elle milite alors pour des réformes de la justice criminelle et sur l’immigration mais aussi pour augmenter le salaire minimum et protéger les droits des femmes. En 2016, elle remporte haut-la-main son siège de sénatrice. Elle est la deuxième femme afro-américaine à ce poste. Elle s’engage dans plusieurs commissions qui vont mener les investigations sur les proches de Donald Trump. Kamala sera remarquée pour son aptitude à déstabiliser même les plus coriaces.
Peu après son élection, Kamala Harris annonce qu’elle veut être investie par le parti démocrate pour la campagne présidentielle de 2020. Dans un premier temps, elle reçoit beaucoup de couverture médiatique en étant en tête de la course. Elle a attiré l’attention dans un des débats en ayant un échange houleux avec Joe Biden.
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Malgré le support initial de sa campagne, Kamala abandonne la course en décembre 2019. Elle continue d’être sur le devant de la scène en militant pour une réforme sociale et légale suite au décès de George Floyd. Ces efforts en ce sens ont fait taire certaines critiques qui lui avaient été adressées en tant que procureure. Pour certains, elle n’avait pas enquêté sur des charges d’actes déplacés de la police, ou même des échanges de coup de feu mortelle entre la police et des suspects qui n’avaient pas lieu d’être.
Avec la montée du mouvement Black Lives Matter et les inégalités raciales mises au jour, les démocrates voulaient que Joe Biden prenne un vice-président de couleur, et si possible une femme. En août 2020, Biden choisit Harris comme colistière, et peut-être future vice-présidente.
Les deux colistiers poursuivent la course présidentielle ensemble, alors qu’ils l’ont commencé concurrents.
Le samedi 7 novembre, elle appelle Joe Biden. Les résultats sont tombés. Ils l’ont fait, ils sont les prochains à occuper la Maison Blanche. Kamala Harris devient ainsi la première femme de couleur à être élue à ce poste. Elle est aussi la première femme à être vice-présidente.
Par Emilie Autin