Ce lundi matin, le procès lié au meurtre d’Alexia Daval s’est ouvert à Vesoul. Tout les regards se tournent vers l’accusé, à savoir Jonathann Daval. Qui est cet homme qui se retrouve dans le box des accusés ?
La vie de Jonathann Daval bascule le 28 octobre 2017. Ce jour là, pour des explications encore floues, il frappe sa femme Alexia et l’étrangle avant que cette dernière ne décède. Pour en arriver là, Jonathann et ses avocats reviennent sur le passé de ce couple et sa dynamique.
De victime à suspect
Alexia et Jonathann ont la trentaine, ils sont mariés depuis quelques années. Le couple cherche à avoir un enfant. Jonathann travaille dans une entreprise d’informatique. Leur vie semble bien rangée et tout à fait normale. Mais le soir du meurtre, tout bascule : Jonathann tue Alexia dans un excès de rage ou de désespoir. Puis, s’ensuit de nombreux mensonges à la famille d’Alexia, à la sienne, à ses proches et aux médias. On le voit complètement chamboulé à des manifestations en hommage à Alexia. Il apparait le cœur brisé quand le corps de la jeune femme est retrouvé calciné.
Jonathann est un veuf éploré pour tous. Ce n’est qu’en janvier 2018 que la vérité transparait. Jonathann est placé en garde à vue. Il craque et avoue : au cours d’une dispute conjugale, c’est bien lui qui a tué sa compagne. Pendant deux ans, il raconte des détails à la police et échafaude des scénarios pour essayer de se sortir de prison.
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Il apparait qu’Alexia aurait été violente, physiquement et psychologiquement avec son mari. Elle lui aurait reproché l’infertilité de leur couple, mettant en question sa masculinité. Ne supportant plus ses critiques et sa violence, il aurait répliqué et l’aurait tué. Jonathann aurait juste souhaité « qu’elle se taise » raconte ses avocats.
Jonathann serait un homme humilié et brimé, ce qui l’aurait poussé au bout de ses retranchements.
Il ne faut pas non plus oublier qu’il a menti à tout le monde. Jonathann a mis en scène la disparition de sa femme espérant faire croire à une disparition de joggeuse. Ce n’était pas juste un énervement qui est allé trop loin. Il a déplacé le corps et a reconnu l’avoir calciné. Ensuite, il a continué de jouer le mari épeuré jusqu’en janvier 2018, avant de finalement craquer puis d’avouer le meurtre devant la police.
Le juge d’instruction a demandé dans le cadre du procès, plusieurs examens psychiatriques et enquête de personnalité. Une première expertise a fait état de « traits pervers » et d’une « capacité de manipulation ». Jonathann ne serait pas un homme dangereux au sens psychiatrique, mais dangereux sur un plan criminel. Sa personnalité « agressive, colérique et caméléon » lui permettrait de s’adapter à toutes les situations. L’accusée aurait aussi des TOC du fait d’une personnalité obsessionnel ainsi qu’une pathologie de personnalité.
L’enquête de personnalité menée n’a donné aucun renseignement négatif avant les faits. Jonathann était un homme tout à fait normal et bien inséré. On remarque juste que son épouse avait tendance à le dominer, mais qu’il ne s’en plaignait pas. Jonathann serait cependant maniaque de la propreté. Il aurait aussi évoqué avec plusieurs personnes des tensions au sein du couple autour de la conception d’un enfant.
Aujourd’hui, Jonathann Daval est apparu amaigri et faible devant la Cour d’Assise de la Haute-Saône. Toutes les parties de ce procès attendent des révélations et des explications de sa part au cours de cette semaine d’audience. Le verdict sera lui rendu ce vendredi 20 novembre. Le jeune homme qui risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Par Emilie Autin