Mort de Valéry Giscard d’Estaing : Retour sur ses moments cultes

Valérie Giscard d'Estaing - CC - Kleinschmidt / MSC

Valéry Giscard d’Estaing est décédé hier soir, à l’âge de 94 ans. L’ancien président de la République avait eu plusieurs moments cultes qui ont marqué les esprits.

« Vous n’avez pas, Monsieur Mitterrand, le monopole du cœur. », avait déclaré calmement Valéry Giscard d’Estaing au socialiste François Mitterrand. Cette phrase, prononcée lors du débat télévisé de 1974, avait déboussolée son adversaire politique.

« J’ai un cœur comme le vôtre qui bat à sa cadence et qui est le mien. », avait-il continué sur le même ton tranquille.

Dans son ouvrage Le pouvoir et la vie, l’ancien président a écrit « Je crois que j’ai été élu président de la république grâce à une phrase de dix mots », en référence à ce moment devenu culte. Et en effet, quelques jours après le débat, le candidat de droite Valéry Giscard d’Estaing était élu président de la République avec 50,81 % voix.

Mais en 1981, à l’occasion d’un débat télévisé pour la présidentielle, François Mitterrand prend sa revanche. Valéry Giscard d’Estaing accuse son opposant de gérer « le Ministère de la Parole » et d’être « un homme du passé ». 

À cela, le candidat socialiste rétorque : « Vous avez tendance à reprendre le refrain d’il y a 7 ans, l’homme du passé. C’est quand même dommage que, dans l’intervalle, vous soyez devenu l’homme du passif ».

L’ancien président doit céder sa place à François Mitterrand qui remporte les suffrages avec 51, 76 % des voix. Avant son départ de l’Élysée, Valéry Giscard d’Estaing adresse ses derniers mots aux Français.

« Vous m’aviez donné en garde les biens les plus précieux de la collectivité nationale : la paix, la liberté et nos institutions. […] À l’heure où je m’en vais, ils vous sont restitués intacts. », avait alors assuré l’ancien président.

Il avait ensuite achevé son discours par un « Au revoir » solennel avant de se lever, de tourner le dos à la caméra et de quitter la pièce.

Avec la mort de Valéry Giscard d’Estaing, une page de l’histoire de la Ve République se tourne.

Par Anna David

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