Après seulement cinq mois de mandat, la maire de gauche de Marseille, Michèle Rubirola, a annoncé ce 15 décembre sa démission. Son départ lié à des raisons de santé n’était jusqu’ici une rumeur. Elle souhaite que son successeur soit son premier adjoint Benoit Payan.
Mardi 15 décembre, Michèle Rubirola tient une conférence de presse. La première femme maire de Marseille avait réussi à faire basculer la ville à gauche il y a quelques mois. La rumeur court depuis quelques temps que la maire voulait démissionner. Aujourd’hui s’est chose faite. « J’ai pris la décision de quitter mes fonctions de maire de Marseille. (…) Être maire à Marseille, c’est 300% de son temps, j’en donne 150% ; 300%, ce n’est pas toujours évident » explique Michèle Rubirola comme le rapporte France Info. La maire a en effet connu des problèmes de santé. En septembre, elle avait du laisser les rênes de la ville à son premier adjoint pour se remettre d’une opération.
Ensemble, avec Michèle Rubirola et Benoît Payan, nous poursuivrons notre travail pour une ville plus juste, plus verte et plus démocratique.
— Printemps Marseillais ☀️ (@PrintempsMRS) December 15, 2020
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Dans cette conférence de presse, elle a aussi annoncé le nom de celui qui devrait la remplacer : Benoit Payan. Son premier adjoint socialiste devrait assurer l’intérim jusqu’au prochain conseil municipal. Le 21 décembre celui-ci votera et décidera de garder Payan à la tête de la ville, ou non comme le rappel BFMTV.
Michèle Rubirola va quant à elle devenir première adjointe. Elle reste donc dans l’équipe municipale, mais n’en prendra plus la tête. Cette nouvelle maire avait pourtant réussi à entamer un nouveau chapitre pour la ville. Après les 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin, Michèle Rubirola était face à de nombreux défis. « Nous avons découvert l’état dans lequel notre ville a été laissée. Nos capacités d’investissement sont atrophiées, nos ressources exsangues, notre patrimoine est dégradé. C’est une situation exceptionnelle et depuis 1945, Marseille n’a jamais été aussi près de sombrer » assure la femme politique devant les médias. Michèle Rubirola est aussi et surtout médecin. La capitale phocéenne doit relever plusieurs défis : crise économique, crise sociale et crise sanitaire. L’ancienne maire l’assure « Il y a en médecine les spécialistes du temps long et les urgentistes. Je suis de la première catégorie. Et c’est de la seconde dont nous avons besoin à Marseille ».
Michèle #Rubirola est la première victime du Printemps Marseillais, elle aura été dévorée en 6 mois par sa majorité. Je pense à Marseille, déjà en souffrance face aux crises du #COVID19. Je pense aux Marseillais: @MaRegionSud fera tout pour les aider à traverser cette épreuve ! pic.twitter.com/WGyDsN9iXu
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) December 15, 2020
A Marseille, une longue bataille des partis devrait s’enclencher. Michèle Rubirola représentait l’union des gauches, rassemblant du parti socialiste au parti écologiste. Cette union n’aurait été que de surfaces, la maire n’aurait apparemment pas réussi à rassembler sur tous les dossiers, comme le précise la chaîne d’information.
A droite, les réactions sont d’autant plus contrasté. Les élus du Rassemblement National ont même appelé à la tenue de nouvelles élections. « Michèle Rubirola a été dévorée par sa majorité. C’est la première victime du Printemps marseillais » juge Renaud Muselier, président LR de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le conseil municipal du 21 décembre risque de déstabiliser d’autant plus la jeune équipe municipale.
Par Emilie Autin