Omar Sy incarne la figure du gentleman cambrioleur avec panache dans la nouvelle série Netflix Lupin – Dans l’ombre d’Arsène, sortie ce 8 janvier 2021.
« C’est le plus grand des voleurs… »
Lorsque le téléspectateur rencontre Assane Diop pour la première fois, il s’appelle Luis Perenna et il est agent de nettoyage qui se fait discret au Louvre. L’épisode avance, et Luis Perenna devient le riche entrepreneur Paul Sernine, en costume et à la démarche assurée. Ces trois hommes ne sont en réalité qu’une seule et même personne, Assane Diop (Omar Sy), qui a dévoré les histoires d’Arsène Lupin quand il était enfant, et qui à l’instar de son héros littéraire, change aisément de visage et d’identité pour parvenir à ses fins. Si celles du personnage créé par Maurice Leblanc sont quelque peu douteuses, Omar Sy met ses talents de gentleman cambrioleur au service de la vérité, dans la mesure où il souhaite percer le mystère qui entoure la mort de son père. Celui-ci, accusé à tort d’avoir volé l’homme pour qui il travaillait, s’est pendu dans sa cellule alors qu’Assane n’était qu’un enfant.
Arsène : l’art de la mise en scène
« Vous m’avez vu, mais vous ne m’avez pas regardé » : c’est qu’avec Assane, mieux vaut y regarder à deux fois. Tour à tour « trouillard » à lunettes, policier, coursier à vélo ou quinquagénaire barbu, cet Arsène Lupin des temps modernes maîtrise l’art du déguisement à la perfection. Cependant, pour se faire passer pour un autre, changer d’apparence physique ne suffit pas, il faut aussi « jouer » le trouillard ou l’entrepreneur fortuné – en d’autres termes, Assane doit être un excellent acteur s’il veut éviter de se faire attraper par la police qui est à sa recherche. En mettant l’emphase sur le talent d’acteur de ce nouvel Arsène Lupin, les réalisateurs George Kay et François Uzan créent une mise en abîme du jeu d’acteur (Omar Sy jouant Assane qui joue le trouillard) qui semble nous faire entrer dans les coulisses du monde du cinéma, comme le montre par exemple la scène où Assane se maquille pour apparaître comme Salvator, lanceur d’alerte.
De Leblanc à Lupin
Les références aux nouvelles de Leblanc sont nombreuses dans la série, et plus ou moins explicites : le collier qu’Assane vole dans le premier épisode renvoie au texte « Le Collier de la reine », et le voyage en train dans le dernier épisode fait écho à « Le Mystérieux Voyageur », comme le dit Assane lui-même. De la même façon, le fils d’Assane et de Claire (Ludivine Sagnier) s’appelle Raoul, un des pseudonymes qu’utilise aussi Arsène Lupin dans « Le Collier de la reine ». Salvator, un mystérieux journaliste que l’on trouve dans la nouvelle « Le Sept de cœur » et qui n’est autre que Lupin lui-même, devient lanceur d’alerte dans la série, ce qui constitue une modernisation du personnage. Si Assane Diop s’inspire du personnage d’Arsène Lupin pour commettre ses larcins, l’intrigue, les décors et les personnages de la série ne sont pas étrangers au monde fictionnel créé par Maurice Leblanc.
Ceux qui ont déjà regardé les cinq premiers épisodes de la première saison attendent avec impatience la suite des aventures de ce nouveau Lupin, le plus grand des voleurs (oui, mais c’est un gentleman).
Par Clémentine Jouet