Ils étaient nombreux à avoir fait le déplacement ce samedi 16 janvier sur le parvis de la mairie de Saintry-sur-Seine (Essonne), dont le bâtiment municipal porte encore les traces des violences commises il y a quelques jours.
Qui en a après Patrick Rauscher ? C’est ce que cherche à comprendre le maire de cette petite commune de l’Essonne, qui depuis quelques temps, est victime de menaces et de dégradations.
Mais dans la nuit du 10 au 11 janvier dernier, les violences ont encore gagné du terrain. Un ou plusieurs individus s’en sont pris à des bâtiments publics de la commune dont une école ainsi que la mairie.
Des bâtiments dont les façades ont été recouvertes de tags visant principalement le maire de la commune, en fonction depuis seulement quelques mois à Saintry-sur-Seine.
Au cours de cette même soirée, les pompiers étaient intervenus pour éteindre 4 véhicules en feu. Deux d’entre eux appartenaient à des agents municipaux. Le véhicule d’un troisième agent municipal avait également été tagué durant la nuit.
A la suite des faits, Patrick Rauscher a immédiatement porté plainte et une enquête a été ouverte par la gendarmerie de la commune.
Pour dénoncer ces actes de violences inouïes, l’élu a organisé un grand rassemblement qui avait lieu ce samedi 16 janvier devant le parvis de la mairie. De nombreux habitants mais aussi plusieurs élus des communes voisines sont venus apporter leur soutien à Patrick Rauscher.
Le maire qui a livré avec émotion un discours de quelques minutes avant que d’autres élus ne prennent à leur tour la parole pour soutenir l’édile. Des élus dont bon nombre d’entre eux ont déclaré avoir déjà été la cible de violences similaires ou d’agressions au sein de leur commune.
Pour le maire D’Évry Courcouronnes, Stéphane Beaudet « 70% des élus locaux nous ont indiqué avoir subi des menaces ou des agressions physiques. » a déclaré ce dernier avant d’ajouter « Nous devons nous réveiller ! ». Parmi ces élus, victimes de violence, Thierry Lafon, maire de Lisse qui avait été la cible de caillassages par un groupe de jeunes en mai dernier pour les avoir filmé alors que ces derniers préparaient un « guet-apens » contre les forces de l’ordre.
Le maire de Ris-Orangis, Stéphane Raffali a quant à lui été agressé en mars dernier, pendant le premier tour des municipales. Alors qu’il faisait le tour des bureaux de vote de sa commune, ce dernier avait été pris à partie par un individu. Lors que l’élu était ressorti du bâtiment, ce même homme avait fait mine de foncer de Staphane Raffali. Ce dernier avait porté plainte et son agresseur avait écopé de 5 mois de prison ferme.
Parmi eux, le Président du Conseil Départemental et 1er adjoint au Maire de Montgeron, François Durovray. « Être ici ce samedi à Saintry-sur-Seine, sonne comme une évidence pour les élus qui se sentent agresser au même titre que le maire de Saintry et l’ensemble de l’équipe municipale. » nous explique ce dernier qui ajoute : « Patrick (Maire de Saintry) porte en lui une part de la République et c’est la République qui est touchée par ces actes d’agression ».
Le Président du Conseil Départemental qui a tenu à marquer sa solidarité envers cette petite commune de l’Essonne et exprimé sa profonde indignation à la suite de ces actes.
Excédés par ces incivilités, les habitants de Saintry étaient très nombreux à venir apporter leur soutien au maire de la commune. « Quand on attaque une école, on attaque la République et ça c’est juste pas possible. » nous confie une habitante encore particulièrement attristée par les incidents survenus quelques jours plus tôt.
« Cela fait 25 ans que j’habite à Saintry et c’est la première fois que je vois depuis ces dernières années, autant évènements dans une petite commune que nous avons justement choisi pour sa tranquillité (…) » témoigne une autre habitante.
De son côté, l’enquête se poursuit auprès de la gendarmerie pour tenter de retrouver le ou les auteurs de ces actes volontaires.
Par Jérémy Renard