Ce 26 janvier, 6 organisations syndicales(FSU, FO, CGT, SUD, SNLC, Snalc) ont appelé le personnel de l’éducation nationale à faire afin de dénoncer ses conditions de travail, altérées un peu plus par le Covid-19.
La grève qui a débuté ce mardi se fonde autour de trois revendications concrètes. La revalorisation des salaires des employés de l’éducation nationale constitue l’objectif principal de cette grève. Alors que Jean Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, annonçait en septembre dernier des horizons nouveaux avec un budget de 400 millions d’euro pour la revalorisation salariale, il s’est avéré que celui-ci excluait 69% du personnel, selon les chiffres de la fédération syndicale unitaire(FSU).
Et le SUD de renchérir : « c’est une somme dérisoire rapportée aux plus d’un million cent-trente mille personnels dans l’éducation nationale ». Les AED (assistants d’éducation), particulièrement touchés par ces salaires dérisoires, s’étaient déjà soulevés en début décembre avant de récidiver le 19janvier dernier.Avec un salaire inférieur de 7% à la moyenne des pays de L’OCDE(organisation de coopération et de développement économiques) pour les enseignants en début de carrière,ce métier est de moins en moins attractif en France, comme le soulignait la porte parole du SNUipp-FSU, Guislaine David , sur Franceinfo.
Au travers de cette grève, le personnel éducatif dénonce également la dégradation des conditions de travail, déplorant un sous-effectif criard du corps éducatif. La FSU dans un communiqué à ce propos : « Le Parlement a adopté un budget qui est loin de traduire l’ambition éducative dont notre pays a besoin. En effet, il ne prend pas la mesure de l’augmentation des effectifs, de la situation sanitaire qui impose particulièrement des mesures pour faire baisser les effectifs d’élèves par classe à court et moyen terme et de l’état de fatigue des personnels, épuisés par des années de dégradation des conditions de travail » .
Avec le Covid-19, la situation déjà précaire, loin de s’améliorer, s’est empirée entraînant même la suppression de 1883 emplois dans le secteur, selon un rapport de la FSU. De plus, le personnel éducatif semble défiant face au ministre Blanquer, comme le révèle un sondage Ipsos pour la FSU dans lequel 77% des enseignants pensent que «leurs attentes ne seront pas prises en compte ».
Pour finir, cette mobilisation vise à mettre en lumière la mauvaise gestion de la crise sanitaire. Ils sont 81% des enseignants se sentir relativement mal protégés face à la pandémie,selon une enquête réalisée en octobre par l’organisation syndicale auprès de 10419enseignants.
« Le protocole, qui était un peu plus sérieux en début d’année, a été allégé dans tous les gestes barrières qu’on peut avoir. On ne peut pas assurer la distanciation physique entre les élèves, mais également avec les enseignants » , rapportait alors Guislaine David. Si le personnel de l’enseignement de base et secondaire se dit épuisé parla crise et décrie de ce fait le manque d’accompagnement des enfants, les organisations syndicales craignent plutôt un échec massif chez les étudiants qui doivent se contenter depuis des mois des enseignements à distance.
Par Sophie Mang