Aux États-Unis s’est ouvert depuis quelques jours le deuxième procès en destitution de Donald Trump. Le 45e président américain est jugé au Congrès pour savoir si il a incité ou non l’attaque de ce même Congrès le 6 janvier dernier.
Beaucoup d’élus du Congrès américain en sont encore traumatisés. L’attaque violente du Congrès le 6 janvier dernier à marquer les esprits. Alors que Donald Trump touchait à la fin de son mandat, ces partisans ont pris d’assaut le Congrès. Ils se sont introduits en son sein, jusque dans la chambre du Congrès et dans le bureau des élus. Cet assaut a été le symbole de la fin du mandat Trump, chaotique et imprévisible.
Trump poursuivi pour « incitation à l’insurrection »
Mardi 9 février, le Congrès a donc ouvert un procès en destitution envers l’ancien président. Poursuivi pour « incitation à l’insurrection », les parlementaires vont devoir voter. Donald Trump est accusé d’avoir galvaniser ses troupes avant de les lancer vers le Congrès. Il avait donné un discours le 6 janvier dernier, où il avait appelé ses supporters à marcher sur le Congrès.
La date du 6 janvier n’avait pas été choisi au hasard. Comme le rappelle BFMTV, c’était le jour où le Congrès américain devait enregistrer la victoire de son adversaire Joe Biden. Donald Trump n’avait cessé de dénoncer une fraude électorale et n’avait pas reconnu sa défaite. Ses partisans sont donc venus manifester leur mécontentement à cette date clé.
Face à l’attaque violente du Congrès, les démocrates avaient activé une procédure de destitution, bien que le mandat Trump touchait à sa fin. Le 13 janvier, Donald Trump a donc du faire face à une procédure en destitution pour « incitation à l’insurrection ».
Les premiers jours de débat ont été riche en émotions. Les représentants, installés dans la salle qui avait été envahi par les manifestants, ont visionné des vidéos de l’attaque. Sur les vidéos, on y voit l’attaque mais aussi le discours de Donald Trump devant la Maison Blanche le même 6 janvier.
« Tout comme pour faire un feu, on ne commence pas par les flammes. Donald Trump, pendant des mois et des mois, a assemblé l’amadou, le petit bois et jeté des bûches pour faire croire à ses partisans que le seul moyen de perdre était de lui voler la victoire. Ainsi, en cas de défaite, le président Trump était prêt à craquer l’allumette », a résumé Eric Swalwell (Californie) devant le Congrès. Donald Trump apparaît pour les démocrates comme un « incitateur en chef».
Pour les républicains, il est impossible de destituer un simple citoyen. Donald Trump ayant quitté le pouvoir, ce procès n’aurait donc pas lieu d’être. En se concentrant sur l’aspect constitutionnel de ce procès, les avocats de Trump veulent détourner l’attention des paroles de leur client. La constitutionalité de ce procès a pourtant été validé dès le premier jour.
Comme le note La Croix, Donald Trump est le grand absent de son procès. Il ne viendra pas témoigner et à plutôt envoyer ces avocats. En attendant de connaître son sort, il résiderait dans sa résidence de Mar-a-Lago et suivrait son procès à la télévision.
Alors que risque l’ancien président ? Donald Trump ne peut évidemment plus perdre sa place de président. Néanmoins, les démocrates veulent condamner Trump pour le rendre inéligible. Il ne pourrait donc plus se présenter à une quelconque élection. Ils veulent aussi « dissuader les prochains présidents de provoquer des violences afin de rester au pouvoir ».
Mais, pour que Trump soit condamné, et donc destitué, il faut que les deux tiers des représentants, votent pour sa destitution. 67 sénateurs sont donc nécessaires. Il sera donc certainement acquitté, comme lors de son premier procès. Les 50 sénateurs démocrates auront du mal à convaincre 17 républicains de la culpabilité de l’ancien président.
Ce procès en destitution devrait durer encore quelques jours, au terme du quel les représentants voteront. Même si Donald Trump n’est pas destitué, ce procès restera historique. Jamais un président n’avait été mis en accusation à deux reprises. Jamais un président n’avait été jugé après avoir quitté la Maison Blanche. Donald Trump restera donc dans les annales de l’histoire américaine, mais pas de la plus belle des façons.
Par Émilie Autin