Alors que la star de la téléréalité a déménagé à Dubai cet été, le fisc français la rattrape. Les autorités fiscales penseraient que les sociétés de l’influence sont enregistrés au Royaume-Uni, pour bénéficier de ces taxes avantageuses.
Avec l’arrivée des réseaux sociaux dans nos vies, un nouveau métier a vu le jour : influenceur. Ces personnes sont suivies par des dizaines de milliers de « followers » qui suivent leurs aventures. Leurs vies partagées sur internet n’incluent pas souvent leur déboire avec les autorités, ou même le fisc. C’est pourtant ce qui pourrait se passer pour l’influenceuse Caroline Receveur.
Le 19 septembre 2019, son domicile ainsi que plusieurs locaux de ses entreprises ont été perquisitionnés. La jeune femme avait contesté la légalité de ces perquisitions. Cependant, le 10 février la Cour d’Appel de Paris avait reconnu ces perquisitions comme légales. Une information révélée par GothamCity ce 16 février, une revue en ligne spécialisé dans la criminalité économique, puis confirmée par le journal Le Monde.
Qu’est-il reproché à l’influenceuse ?
En 2014, elle a lancé sa marque de thé détoxifiant, Wander Tea. Les ventes de ce thé sont gérées par sa société Island Keys, cette dernière étant domiciliée en France. Mais, dans la même année, Island Keys est transféré au Royaume-Uni. Un problème qui se pose pour les autorités fiscales.
En effet, dans sa décision, la Cour d’Appel explique : « le siège social de la société Island Keys Ltd serait situé (…) à une adresse regroupant un grand nombre de sociétés (…) et ne semblerait pas disposer de moyens humains et matériels suffisants pour exercer une activité conforme à son objet social ». Island Keys ne semble donc pas effectuer son activité au Royaume-Uni.
De plus, en creusant un peu plus loin, le fisc aurait découvert d’autres incohérences. La société serait engagée avec des contrats français et la logistique serait gérée par une société française. Les factures d’Island Keys mentionnent la TVA française, sans déclaration au fisc. Son entreprise qui sert à véhiculer ses contrats de mannequinat. Caroline Receveur Ltd, est aussi domiciliée au Royaume-Uni. Pour les autorités, cette société opèrerait aussi en France.
Ces avocats ont cependant fait falloir plusieurs points. L’influenceuse a habité au Royaume-Uni entre 2014 et 2020. Elle n’aurait résidé en France que pendant quelques moins pendant sa grossesse, avant d’accoucher de son enfant en France. Pendant ces quelques mois, Caroline Receveur aurait « spontanément fait sa déclaration relative à l’impôt sur le revenu afférent ».
Les avocats ont aussi avancé les résultats économiques de l’entreprise. Ils expliquent : « l’administration s’est abstenue d’indiquer que [le] résultat [d’Island Keys Ltd] était déficitaire de 57 000 livres sterling [près de 66 000 euros] sur l’exercice 2017 et était de seulement 14 000 livres sterling sur l’exercice 2018. Ainsi, même si elle avait été soumise à l’impôt sur les sociétés en France en 2018, Island Keys Ltd n’aurait pas été redevable du moindre impôt à ce titre du fait des règles de report des déficits enregistrés au cours d’exercices antérieurs ».
Mais, la Cour d’Appel a débouté ces arguments. Elle a estimé que Caroline Receveur possédait une adresse parisienne depuis le 9 janvier 2018. Pour preuve, elle aurait plusieurs comptes bancaires à cette adresse et sur l’acte de naissance de son enfant, le domicile des parents étant une adresse française. La Cour d’Appel avance un autre point : le jour des perquisitions, qui était donc inopinées, elle et son compagnon étaient bien présents à leur domicile parisien.
Caroline Receveur est actuellement suivi par plus de 4 millions d’abonnés sur Instagram. Elle est apparue dans la vie des Français en 2008 en participant à « Secret Story ». Elle était ensuite apparu dans d’autres téléréalités comme dans « Les Anges de la téléréalité » ou « Hollywood Girls ». Elle a récemment déménagé à Dubaï, comme de nombreux autres influenceurs (Thomas et Nabilla ou encore le couple Thibault et Jessica Thivenin), pour profiter du soleil, de la plage et peut-être de sa fiscalité attractive.
Par Émilie Autin