Alors que l’Ile-de-France voit ses hôpitaux saturer et que le nombre de nouveaux cas ne cessent d’augmenter depuis ces derniers jours, une mise au point des mesures à adopter est jugée nécessaire par le personnel de santé.
Va-t-on vers un prochain reconfinement en Ile-de-France ? C’est la question dont on peut se poser suite aux derniers chiffres publiés par les autorités sanitaires. La région a dépassé le taux d’incidence avec 404,5 nouveaux cas par semaine pour 100 000 habitants, soit plus que le seuil considéré par Jean Castex comme un critère clé pour confiner.
Si pour le moment l’exécutif met tout en œuvre pour éviter de reconfiner, la situation semble devenir inquiétante dans plusieurs hôpitaux parisiens. « La situation n’est pas encore hors de contrôle, mais elle va l’être », a affirmé ce lundi matin sur France Inter Bruno Riou. Le doyen de la faculté de médecine et directeur médical de crise de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (APHP), a évoqué avec Léa Salamé la progression du nombre de contaminations en France. Ce constat, qui résonne avec l’anniversaire imminent du premier confinement, pourrait faire réfléchir l’exécutif. La hausse des cas et la tension montante dans les services de réanimation se vérifie surtout en Ile-de-France.
Pr Bruno Riou #APHP : "La situation n’est pas encore hors de contrôle, mais elle va l’être. J’entends beaucoup dire qu’une semaine sans confinement est une semaine gagnée, pour moi c’est une semaine perdue. 400.000 Français vont avoir un #Covid long" #le79Inter pic.twitter.com/KvCoAfGDRw
— France Inter (@franceinter) March 15, 2021
Jusque là épargné par les différentes mesures permettant de serrer la vis, la région parisienne pourrait bientôt basculer de l’autre côté de la barrière. Plusieurs indicateurs pourraient pousser l’exécutif à prendre de nouvelles mesures. FranceInfo évoque ces quelques critères. L’incidence du virus est supérieur à 400 pour 100 000 habitants dans la moitié des départements du bassin parisien. En Seine-Saint-Denis, le taux s’élève jusqu’à 487, selon les chiffres publiés par Santé Publique France au 11 mars. Le Val-D’Oise, tout comme le Val-De-Marne et la Seine-et-Marne sont au dessus de 400. Les autres départements franciliens sont tous au dessus de 300. Or, le Premier Ministre avait organisé des confinements le week-end dans les départements ayant une incidence supérieure à 400.
De « nouvelles décisions » à prendre dans les prochains jours selon Emmanuel Macron
Autre signe inquiétant : Dans les dix départements où circule rapidement le virus, on retrouve plusieurs départements franciliens. En tête de la liste, le département de la Seine-Saint-Denis, les Alpes-Maritimes (déjà confinés les week-ends) et le Val-D’Oise. Le virus progresse activement en Ile-De-France. Logiquement, ce pic épidémique se répercute sur les hôpitaux franciliens. Les hôpitaux de la région ont atteint le pic qui avait été atteint lors du second confinement. Malgré les évacuations sanitaires, le soulagement devrait être de courte durée.
Si des mesures devaient être prises, elles devraient logiquement être prise à la hauteur de la région. Le Premier Ministre, Jean Castex a fait savoir qu’en « Île-de-France, la grosse difficulté par rapport au Pas-de-Calais, c’est qu’on ne peut pas prendre un département isolément, parce qu’il y a beaucoup de flux de population, on est obligé de considérer la région globalement ». Lors de son interview avec Samuel Étienne sur Twitch, le Premier Ministre a évoqué ce taux de 400 incidences de manière plus officielle. Des mesures pourraient donc être attendues si la région dépasse ce seuil fatidique.
La présidente de la région, Valérie Pécresse, estime quant à elle sur France 2 que la région était en sursis, du à une troisième vague très violente. Emmanuel Macron a lui confié, lors d’une conférence ce mardi 15 mars, que de « nouvelles décisions » seront à prendre dans les prochains jours.
Par Émilie Autin