Plus contagieux, mais surtout encore mystérieux. Le variant brésilien, nommé P1, est en pleine explosion au Brésil. En Europe, ce nouveau variant fait craindre une quatrième vague épidémique. Plusieurs mesures ont donc été annoncées en France pour lutter contre sa diffusion.
Après l’arrivée massive du variant anglais, et la crainte du variant sud-africain, un nouveau variant fait craindre le pire aux autorités. Nommé P1, il a trouvé sa source au Brésil, d’où son surnom de variant brésilien. Ce variant du COVID-19 fait actuellement des ravages en Amazonie.
Comme le rappel RTL, c’est au Japon que ce variant a été détecté pour la première fois. Les chercheurs ont ensuite remonté sa trace jusqu’à Manaus, une ville du Nord du Brésil. A ce jour, celui-ci domine dans la population brésilienne. Depuis la capitale de l’état d’Amazonas, il a été retrouvé cette semaine à Sao Paulo, la ville la plus peuplée du pays. Les autorités craignent donc une explosion des cas dans cette ville de plus de 46 millions d’habitants.
« Tous les indices indiquent déjà que (ce variant) est plus contagieux, car il présente des mutations qui ont été liées à la plus grande transmission du virus observée dans les variants du Royaume-Uni et d’Afrique du Sud », explique Felipe Naveca, un chercheur travaillant sur les mutations de ce virus à RTL. Ce variant est donc à craindre. Il est devenu dominant en un mois dans l’Amazonas. Au Royaume-Uni, le variant anglais a de son côté pris trois mois à devenir majoritaire. Cependant, à cette heure il est impossible de savoir si ce variant est plus meurtrier ou non.
Ce variant brésilien est donc assez redouté en Europe, où la tension épidémique peine à s’alléger. De ce fait, la France a du prendre plusieurs mesures pour tenter de limiter une potentielle diffusion. En Guyane, qui partage une frontière avec le Brésil, les mesures sanitaires ont été renforcées. Sur ce département, plus de 84% des cas de COVID-19 sont dus au variant brésilien. Le Figaro rappel à titre de comparaison qu’en France métropolitaine, ce même variant ne représente que 0.5% des cas.
Jean Castex suspend les liaisons aériennes directes entre la France et le Brésil
FranceInfo a de son côté pu interroger le préfet de Guyane sur la situation de son département. Il explique : « Depuis une dizaine de jours, nous avons mis en place un couvre-feu à 19 heures et aujourd’hui-même on déclenche un plan blanc à Cayenne et les autres hôpitaux à Kourou et à Saint-Laurent-du-Maroni passent dans le niveau ‘hôpital en tension’. On se prépare pour une vague qui devrait arriver dans une dizaine à une quinzaine de jours. ». La France tente aussi de bloquer ces frontières, pour essayer de limiter les contacts pouvant diffuser le virus. Il est cependant assez complexe de fermer totalement la frontière avec le Brésil, longue de 370 kilomètres.
De plus, Jean Castex a annoncé ce 14 avril que la France suspendait ses liaisons aériennes directes avec le Brésil. Cette décision devrait permettre de limiter les mouvements de population, qui pourraient diffuser le variant brésilien en métropole. Cette mesure sera effective jusqu’au 19 avril, sûrement avant de reconsidérer la situation. A noter que seuls les vols directs sont annulés, ceux avec une escale sont encore possibles.
Seule bonne nouvelle, le variant semble ne pas résister aux vaccins. Des études préliminaires ont montré que le vaccin chinois CoronaVac, qui est le plus utilisé au Brésil, est efficace face au P1. Les vaccins Pfizer et d’AstraZeneca semblent l’être tout autant.
Par Émilie Autin