France. 115 000 personnes ont participé à 163 marches pour le climat ce dimanche

La marche à Paris ce dimanche / Photo : Basile Mesré-Barjon

5 jours après le vote de la loi Climat et alors qu’Emmanuel Macron renonce à inscrire l’environnement dans la Constitution, 115 000 personnes ont participé à 160 marches partout en France, dont 56 000 à Paris, pour dénoncer l’échec climatique du quinquennat. Un front écolo-social émerge pour peser sur les échéances majeures de l’année à venir.


Paris, dimanche 09 mai 2021 – Dimanche, quelques jours après le vote de la loi « Climat et Résilience» et alors que des sources affirment qu’Emmanuel Macron renonce à inscrire l’environnement dans la Constitution, 115 000 personnes ont participé à 163 marches partout en France ainsi qu’en Belgique, au Luxembourg et outre-Manche afin de dénoncer l’échec climatique du quinquennat et affirmer leur volonté de construire, ensemble, un avenir juste et soutenable. 

730 organisations signataires de l’appel à se rassembler ont répondu présentes dont Alternatiba, Union Syndicale Solidaires, les Amis de la Terre, la CGT, le Secours catholique ou encore Greenpeace France, pour défiler ce dimanche 9 mai aux côtés des citoyens et des membres de la Convention citoyenne pour le climat.

A Lyon 7000 personnes ont défilé et 2500 à Rennes. A Paris,  56 000 personnes ont marché, le cortège est parti à 14 heures de la place de la République, les manifestants ont marché déterminés et dans la joie aux côtés des artistes de rue, fanfare, batucada et danseurs qui ont performé à l’arrivée du cortège à Bastille, trois heures plus tard. Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France, Cécile Duflot, directrice d’Oxfam France, Cyril Dion, réalisateur et militant écologiste et bien d’autres y ont pris la parole sur la scène finale pour clôturer la marche et revenir sur les raisons d’une telle mobilisation : « En se mobilisant, on voit que cette ténacité commence à payer car les mobilisations nous ont permit de faire condamner l’état » ajoute Cyril Dion.

La loi climat marque l’échec climatique du quinquennat Macron

Les organisateurs dénoncent le sabotage de la loi climat qui marque l’échec climatique du quinquennat Macron. Alors que la majorité se revendique d’une écologie « raisonnable » et salue les avancées de la loi, ces mobilisations dénoncent le déni de démocratie dont s’est rendu coupable le gouvernement pendant l’examen de la loi. Toutes les manœuvres ont été bonnes pour limiter l’ambition du texte. Patricia Samoun, l’une des 150 de la Convention citoyenne pour le climat regrette : « C’est dommage et décevant, c’était une expérience magnifique de démocratie participative, qui allait dans l’esprit d’une baisse importante des émissions de gaz à effet de serre et vers plus de justice sociale. »  

La justice sociale est particulièrement absente du texte. Par exemple, aucune mesure concrète de régulation de l’activité économique des secteurs les plus polluants n’a été prise alors qu’il s’agit d’une étape indispensable pour faire baisser les émissions de gaz à effet de serre. « Le gouvernement fait le choix de privilégier les intérêts privés des plus riches » ajoute Manon Castagné, porte-parole du collectif Plus jamais ça. 

Un front écolo-social se forme pour construire l’après

Signal fort, c’est la première fois que la CGT appelle à marcher pour le climat. Philippe Martinez a défilé à Paris aux côtés des organisations environnementales.  Cette marche a démontré la capacité du mouvement climat à construire des alliances et à porter des revendications communes avec d’autres mouvements : comme avec le collectif Plus jamais ça qui rejoint les syndicats pour la lutte du triangle de Gonesse. Ces revendications communes se centrent autour de l’idée que climat et justice sociale sont intrinsèquement liés et qu’il faut donc mettre en place des mesures sociales et écologiques pour construire un avenir soutenable. 

« Une fois encore, le succès de cette marche démontre que le mouvement climat est devenu un mouvement social d’ampleur en France, qui a permis de démocratiser l’enjeu climatique dans l’ensemble de la société » indique Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. En effet, il est devenu l’une des préoccupations principales des Français, toutes catégories confondues. Il s’agit à présent que ces voix s’unissent pour se faire entendre lors des échéances majeures de l’année à venir.

Par La Rédaction avec #MaintenantOuJamais

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