Le brigadier Eric Masson a été tué mercredi 5 mai alors qu’il effectuait un contrôle sur un point de deal.
Le meurtrier présumé du policier tué à Avignon a été mis en examen et écroué mardi 10 mai au soir, quelques heures après l’hommage national présidé par le Premier ministre, qui a salué le « courage » d’Eric Masson, qui « a servi jusqu’au sacrifice de sa vie ». Après avoir édicté ces paroles de convenances, quelques heures après, le jeune homme de 19 ans, a été écroué à la prison marseillaise des Baumettes pour « homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique ». L’avocat de l’accusé a contesté les faits, en expliquant qu’il n’était pas établi dans la procédure que l’auteur des tirs était au courant que la victime était policier. Malgré cette bien faible contestation, que la justice conserve à charge, et un accusé niant les faits, deux éléments accusent le meurtrier.
Une dénonciation faite par son collègue
Les enquêteurs ont reçu des aveux de la part d’un individu de 20 ans qui accompagnait le tueur dans sa voiture afin de se rendre en cavale en Espagne. Il a avoué être présent sur la scène du crime mais refusé de livrer le nom du tueur. Mais mardi, il a fini par indiquer que son collègue de 19 ans était bien le tireur. Lors de la patrouille, le policier qui accompagnait Eric Masson et qui a riposté sans toucher le tireur lors d’un tapissage (sur les photos qu’on lui a présentées).
La mise en examen du tireur
Ce mardi 11 mai dans la soirée, le jeune homme de 19 ans a été mis en examen, après avoir été présenté à deux juges d’instruction mardi après-midi. Les chefs d’accusation sont les suivants : homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique. Il a été placé en détention provisoire au centre pénitentiaire des Baumettes à Marseille. Le complice du tireur présumé a lui-aussi été mis en examen et placé en détention provisoire pour « non-assistance à personne en danger » et « recel de malfaiteur ». Lundi soir, Jean Castex a annoncé un durcissement des peines encourues par les agresseurs de policiers et de gendarmes et notamment une peine de sûreté de 30 ans pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre les forces de l’ordre. Ces mesures ne s’appliqueront pas, quoi qu’il en soit, au cas du meurtrier d’Eric Masson, en vertu du principe de la non-rétroactivité de la loi.
Par Bruno Deslot