Le procès de Nordahl Lelandais se poursuit pour la septième journée ce mardi. Le trentenaire est accusé du meurtre d’Arthur Noyer, jeune militaire disparu dans la nuit du 11 au 12 avril 2017 en Savoie. Plaidoiries et réquisitoires sont au programme ce jour. Le verdict est attendu ce soir ou demain.
Hier, lundi 10 mai, experts psychologues et psychiatres se sont succédés à la barre afin de présenter leurs conclusions d’expertises. Les professionnels de santé ont estimé que l’accusé présentait des troubles graves de la personnalité accompagnée d’une dimension manipulatrice. La défense n’a pas manqué de nuancer ces conclusions.
Aujourd’hui, le procès se poursuit avec une prise de parole des conseils de la famille Noyer et de l’accusé, Nordhal Lelandais. Le ministère public devrait faire connaître ses réquisitions pour un verdict attendu au plus tôt dans la soirée, sinon le lendemain.
L’audience reprend avec la plaidoirie de maître Boulloud présentant Lelandais comme un menteur éhonté, ayant répété sa scène pendant quatre ans et vingt jours et qui ne révélera jamais les circonstances sur la mort d’Arthur Noyer car c’est un lâche. Plaignant Arthur Noyer, dont l’immense portrait est placé aux pieds de la famille Noyer, il rappelle que la cour peut faire appel à son intime conviction pour mettre un terme à la mascarade de Lelandais.
L’avocat des parties civiles estime que l’accusé a tenté « d’instiller le doute » dans l’esprit des jurés afin d’éviter une condamnation pour meurtre. « Il sait aujourd’hui encore que l’accusation aura toutes les difficultés pour apporter la preuve de l’élément intentionnel du meurtre », explique Me Boulloud. Ce dernier revient sur la piste Lelandais dans l’affaire Noyer, rappelant que les enquêteurs ont remonté sa trace à l’aune de son implication dans la mort de la petite Maëlys. Lelandais voulait parvenir au crime parfait mais cela n’existe pas !
L’audience reprend
Lorsque l’audience reprend à 10h29, l’avocate générale, après avoir rappelé la douleur des familles, demande aux jurés de prendre du recul par rapport à tous ce qu’ils ont entendus, puis précise que la préméditation ne sera pas retenue dans ce dossier. Elle précise aussi que trois ans plus tard, nombres de dossiers ont été refermés à propos de l’affaire Lelandais qui n’est lié, de près ou de loin, à aucunes de ces disparitions. Maître Brunisso revient sur la cellule Ariane formée par la gendarmerie fin 2017 et la mise en examen de Lelandais pour les meurtres de Maëlys et Arthur Noyer. L’avocate générale affirme que cette dernière version est cohérente puisqu’elle s’est construite au fil des éléments de l’enquête, mais reste peu probable. Pour l’avocate, le seul mobile valable est celui d’avoir envisagé d’avoir une relation sexuelle avec Arthur Noyer. Au fil de son argumentaire, elle démontre les faiblesses de la version donnée par l’accusé depuis le début du procès. Depuis son box, Nordhal Lelandais reste impassible.
Le ministère public reprend les conclusions des experts en arguant de la dangerosité de l’accusé, également mis en cause dans l’affaire de la petite Maëlys, mais aussi son pronostic défavorable pour son avenir. Tous ses arguments visent à convaincre les jurés de le condamner à la peine maximale. Le réquisitoire implacable de la procureure : « Il voulait faire disparaître définitivement » Arthur Noyer.
Nordahl Lelandais présente une nouvelle fois ses excuses devant la cour Après les avocats de la défense, le dernier mot est laissé à l’accusé. « Je vous présente mes plus sincères excuses. Je sais que le pardon n’est pas une formule magique mais pour moi il est nécessaire », a déclaré Nordahl Lelandais.
Une peine de 20 ans de réclusion criminelle, a été requise par le parquet général de Chambéry contre Nordahl Lelandais pour le meurtre d’Arthur Noyer. Maître Boulloud ne fera pas appel et Lelandais sera jugé très prochainement pour le meurtre de Maëlys.
Par Bruno Deslot