Deux semaines après le meurtre du brigadier Éric Masson, des milliers de policiers, le ministre de l’Intérieur et des politiques de tous bords sont attendus, mercredi 19 mai, devant l’Assemblée nationale. À l’approche d’importantes échéances électorales, cette sortie prend la tournure d’une belle campagne.
Les syndicats espèrent une mobilisation exceptionnelle et sans récupération politique. Et pourtant, des politiques de tous bords ont annoncé leur présence, alors que la sécurité s’impose comme l’un des principaux thèmes de campagne pour les régionales, dans un mois, et de la présidentielle dans un an. Une présence très controversée, celle de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, du jamais vu. L’eurodéputé, François-Xavier Bellamy a raillé l’immersion en milieu hostile de G.Darmanin, propos partagé par le patron des députés LR qui sera pourtant présent.
Le numéro deux du Rassemblement national, Jordan Bardella, a aussi confirmé sa présence, entouré de beaucoup d’élus du parti. À gauche, les chefs du Parti socialiste, Olivier Faure et du Parti communiste, Fabien Roussel, seront également présents, tout comme l’écologiste Yannick Jadot. Seule La France insoumise sera absente, voyant dans les demandes des syndicats policiers un « cahier de revendications corporatives ».
Gérard Lanvin a pris la parole au tout début de la manifestation
Gérald Darmanin s’est également rendu sur place pour soutenir les policiers. Le Ministre de l’Intérieur a pris un bain de foule. « Je suis venu pour soutenir les policiers comme je pense tous les Français » a-t-il exprimé. A son arrivée, celui-ci a toutefois essuyé quelques sifflets.
Du dégout et de la colère
Deux semaines après la mort d’Éric Masson, tué sur un point de deal à Avignon, les syndicats avaient décidé d’organiser ce rassemblement, qui pour beaucoup, avait ébranlé la police, déjà violemment marquée par l’assassinat, le 23 avril, de Stéphanie Monfermé, agent administratif au commissariat de Rambouillet (78), par un tunisien radicalisé. Les syndicats affirment le dégout de beaucoup de policiers livrés à une hiérarchie qui ne tient pas compte des problèmes du terrain et n’apporte aucune solution pérenne. La mort du brigadier renforce ce sentiment de colère. Une réponse pénale plus ferme serait la moindre des choses.
Par Bruno Deslot