Selon le point épidémiologique du 18 juin 2021 par Santé publique France, une diminution des taux d’incidence, des hospitalisations et des admissions en soins critiques du SARS-CoV-2 ont été constatées dans toutes les régions françaises.
En semaine 23, l’ensemble des indicateurs épidémiologiques était en nette diminution au niveau national. Une forte diminution de la circulation du SARS-CoV-2 est observée dans toutes les classes d’âge et dans l’ensemble des régions métropolitaines. Après plusieurs mois d’excès de mortalité, le nombre de décès toutes causes confondues était revenu dans les valeurs attendues. Au 15 juin 2021, 46% de la population avait reçu une dose de vaccin et 25% de la population était complètement vaccinée.
La pression continue de diminuer dans les hôpitaux avec 12.738 patients hospitalisés (-376) parmi lesquels 1740 malades du Covid-19 en services de réanimation ce vendredi (-59), selon les chiffres de Santé Publique France (SPF). On dénombre par ailleurs 50 décès en 24 h. Du côté des contaminations, on a enregistré 2439 cas en 24 h, soit une moyenne sur sept jours de 2719 cas contre plus de 15 000 cas quotidiens il y a un mois. C’est le nombre le plus bas depuis le 19 août alors que sont réalisés trois fois plus de tests qu’à l’époque.
« Sur le territoire national, l’épidémie est en déclin, elle est en cours de maîtrise », s’est félicité le ministre de la santé, Olivier Véran, jeudi, jour de la fin de l’obligation du port du masque en extérieur.
Le masque, un sujet au centre des attentions
Dans un communiqué du jeudi 17 juin au soir, la préfecture de Police de Paris a précisé les conditions de la levée de l’obligation du masque en extérieur. Celui-ci reste ainsi obligatoire dans « les marchés, brocantes, ventes au déballage, les rassemblements de personnes de toute nature sur la voie publique, dans les lieux d’attente des transports en commun, les files d’attente qui se constituent dans l’espace public ».
Alors qu’il est encore obligatoire dans certaines circonstances, les élèves de primaire, de leur côté, ne sont plus obligés de le porter pendant la récréation depuis jeudi. Mais il reste imposé à l’intérieur, pendant les cours. Les médecins de la Société française de pédiatrie demandent que les enfants puissent être dispensés de porter le masque, y compris à l’intérieur, en raison de l’amélioration des chiffres de la pandémie de Covid-19 en France. « Il n’y a aujourd’hui plus aucun argument scientifique pour garder le masque dans les classes », précise au Parisien, Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société Française de pédiatrie.
« En octobre 2020, alors que la circulation virale s’intensifiait, il nous a semblé important de soutenir la mise en place des masques dès 6 ans », mais « la situation sanitaire ne le justifie plus », résument ainsi les associations de pédiatres, dans un communiqué commun publié jeudi. « Nos voisins belges et anglais ont déjà statué il y a plusieurs semaines en ce sens puisque les enfants ne portent pas de masque à l’école primaire. »
Le variant Delta toujours « minoritaire » mais en progression
Toujours selon les données de Santé publique France publiées ce vendredi, le variant Alpha, dit britannique, confirme, pour le moment, sa « prédominance » sur le territoire national avec 86,3 % des 1 723 prélèvements séquencés lors de l’« enquête flash », contre 5,6 % pour le variant Beta (dit sud-africain), 1,1 % pour le variant Gamma (dit brésilien) et 1 % pour le variant Delta. Des résultats préliminaires de l’enquête flash, publiés vendredi dernier, indiquaient 88 % de variant Alpha et 0,5 % de variant Delta.
Le variant Delta du coronavirus, initialement détecté en Inde et responsable notamment d’un rebond des contaminations au Royaume-Uni, reste très « minoritaire » en France, mais est en « augmentation » dans les données de surveillance, a communiqué, vendredi 18 juin, Santé publique France lors de son point hebdomadaire. Ce variant a été retrouvé dans 1 % des prélèvements lors d’une « enquête flash » de séquençage réalisée le 25 mai, contre 0,2 % lors de la précédente enquête, le 11 mai.
L’agence sanitaire dit suivre cette « diffusion croissante » du variant Delta avec « la plus grande attention, compte tenu de sa transmissibilité accrue (…), d’une possible augmentation de la sévérité de l’infection et de données préliminaires en faveur d’une efficacité vaccinale légèrement diminuée, surtout lors d’un schéma vaccinal incomplet ».
Au Royaume-Uni, le variant Delta s’est diffusé rapidement, remplaçant en quelques semaines le variant Alpha, apparu à la fin de 2020 dans le sud-est de l’Angleterre. Compte tenu des éléments montrant qu’il a « une compétitivité plus importante » que le variant Alpha, « on peut s’attendre à ce que sa prévalence augmente dans les semaines et les mois qui viennent » en France, a jugé Sibylle Bernard-Stoecklin de la direction maladies infectieuses de SPF. Mais « la temporalité et l’impact sur la dynamique épidémique ne sont pas encore prévisibles ».
« L’épidémie n’est pas terminée, nous ne sommes pas à l’abri d’un rebond ou d’une infiltration par un variant », prévient Anne-Claude Crémieux sur Radio Classique. L’infectiologue, en charge des maladies infectieuses et tropicales à l’Hôpital Saint-Louis, recommande une couverture vaccinale complète de 70% des adultes « pour avoir un bouclier pour faire face à ces variants. »
Par Emma Forton