Du 6 au 17 juillet 2021 débute officiellement le 74e Festival de Cannes après une édition annulée en raison de la pandémie de Covid-19. « Annette » de Léos Carax, comédie musicale avec Adam Driver et Marion Cotillard, en compétition, a ouvert le bal après la traditionnelle cérémonie d’ouverture qu’a animé l’actrice Dora Tillier.
La composition du jury
Moins de deux semaines avant son lancement, le Festival de Cannes avait révélé la composition du jury qui devra choisir, sous la présidence du réalisateur américain Spike Lee, la prochaine Palme d’or, lors de cette 74e édition. Ce nouveau jury se trouve largement féminin et de nombreuses nationalités ainsi que de nombreux métiers du cinéma y sont représentés.
Le jury du festival se compose de Mati Diop, actrice et réalisatrice française et sénégalaise ; Mylène Farmer, autrice-compositrice-interprète, productrice et actrice franco-canadienne ; Jessica Hausner, réalisatrice, scénariste et productrice autrichienne ; Maggie Gyllenhaal, actrice américaine ; Mélanie Laurent, actrice, réalisatrice et chanteuse française ; Kleber Mendonça Filho, réalisateur, scénariste et ingénieur du son brésilien ; Tahar Rahim, acteur français et Song Kang-ho, acteur sud-coréen.
Les films en compétition
« Annette » de Léos Carax
Los Angeles, de nos jours. Henry est un comédien de stand-up à l’humour féroce et Ann, une cantatrice de renommée internationale. Ensemble, sous le feu des projecteurs, ils forment un couple épanoui et glamour. Cependant, la naissance de leur premier enfant, Annette, une fillette mystérieuse au destin exceptionnel, va bouleverser leur vie à plus d’un titre.
« Benedetta » de Paul Verhoeven
Adaption du livre Sœur Benedetta, entre sainte et lesbienne de l’historienne Judith C. Brown, il est inspiré de l’histoire de Benedetta Carlini, nonne italienne. Au 17ème siècle, alors que la peste se propage en Italie, la très jeune Benedetta Carlini rejoint le couvent de Pescia en Toscane. Dès son plus jeune âge, Benedetta est capable de faire des miracles et sa présence au sein de sa nouvelle communauté va changer bien des choses dans la vie des sœurs. Sur le point d’être béatifiée, elle sera finalement arrêtée et jugée pour saphisme.
« Hytti nro 6 » de Juho Kusmanen
C’est l’adaptation du roman du même nom paru en 2011 de l’écrivaine finlandaise Rosa Liksom. Une jeune finlandaise prend un train à Moscou pour se rendre sur le site archéologique de Murmansk. Elle va devoir partager son compartiment avec un inconnu. Cette cohabitation et d’improbables rencontres vont peu à peu rapprocher ces deux êtres que tout oppose.
« Drive my Car » de Ryusuke Hamaguchi
C’est l’adaptation de la nouvelle du même nom de l’écrivain japonais Haruki Murakami parue dans le recueil Des hommes sans femmes. Alors qu’il n’arrive pas à se remettre d’un drame personnel, Yusuke Kafuku, acteur et metteur en scène de théâtre, accepte de monter Oncle Vania dans un Festival, à Hiroshima. Il y fait la connaissance de Misaki, une jeune femme réservée qu’on lui a assignée comme chauffeure. Au fil des trajets, la sincérité croissante de leurs échanges les oblige à faire face à leur passé.
« Flag Day » de Sean Penn
John Vogel était un personnage hors norme. Enfant, sa fille Jennifer s’émerveillait de son magnétisme et de sa capacité à faire de la vie une grande aventure. Il lui a beaucoup appris sur l’amour et la joie, mais elle va découvrir sa vie secrète de braqueur de banques et faussaire. Sa fille Jennifer, qui est journaliste, doit enquêter sur l’une des plus grandes opérations de fausse monnaie dans l’histoire américaine qu’il a lui-même commis. La relation père-fille sera mise à rude épreuve.
« La Fracture » de Catherine Corsini
Au cours d’une nuit hivernale de 2018, Raf, au bord de la rupture avec Julie, se fracture le bras et se retrouve aux urgences d’un grand hôpital parisien. Dans le même temps, Yann arrive blessé d’une manifestation de Gilets Jaunes. Ces trois personnages que tout oppose vont se retrouver confrontés à une atmosphère pesante, alors que l’hôpital en grève doit fermer ses portes…
« France » de Bruno Dumont
« France » est à la fois le portrait d’une femme, journaliste à la télévision, d’un pays, le nôtre, et d’un système, celui des médias. France de Meurs est une journaliste vedette de la télévision française. Sa célébrité et un enchaînement d’événements vont entraîner sa chute.
« The French Dispatch » de Wes Anderson
Le film met en scène un recueil d’histoires tirées du dernier numéro d’un magazine américain publié dans une ville française fictive au 20e siècle. Un ensemble de vies de Français au XXe siècle vues par l’intermédiaire d’un journaliste originaire des États-Unis.
« Haut et fort » de Nabil Ayouch
Anas, ancien rappeur, est engagé dans un centre culturel d’un quartier populaire de Casablanca. Encouragés par leur nouveau professeur, les jeunes vont tenter de se libérer du poids de certaines traditions pour vivre leur passion et s’exprimer à travers la culture hip hop….
« Les Intranquilles » de Joachim Lafosse
Leïla et Damien s’aiment profondément. Malgré sa bipolarité, il tente de poursuivre sa vie avec elle sachant qu’il ne pourra peut-être jamais lui offrir ce qu’elle désire.
« Julie (en douze chapitres) » de Joachim Trier
Julie, bientôt 30 ans, n’arrive pas à se fixer dans la vie. Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind.
« Les Olympiades » de Jacques Audiard
Il s’agit d’une adaptation de la série de bandes dessinées Les Intrus d’Adrian Tomine. Paris 13e, quartier des Olympiades. Emilie rencontre Camille qui est attiré par Nora qui elle-même croise le chemin de Amber. Trois filles et un garçon. Ils sont amis, parfois amants, souvent les deux.
« Lingui » de Mahamat Saleh-Haroun
Dans les faubourgs de N’djaména au Tchad, Amina vit seule avec Maria, sa fille unique de quinze ans. Son monde déjà fragile s’écroule le jour où elle découvre que sa fille est enceinte. Cette grossesse, l’adolescente n’en veut pas. Dans un pays où l’avortement est non seulement condamné par la religion, mais aussi par la loi, Amina se retrouve face à un combat qui semble perdu d’avance…
« Memoria » d’Apichatpong Weerasethakul
Une cultivatrice d’orchidées va à Bogotá rendre visite à sa sœur malade. Elle devient amie avec une archéologue chargée de veiller sur la construction interminable d’un tunnel sous la cordillère des Andes ; et elle devient aussi amie avec un musicien. Mais, toutes les nuits, elle est dérangée dans son sommeil par des bruits étranges et inquiétants.
« Nitram » de Justin Kurzel
En Australie dans le milieu des années 90, Nitram vit chez ses parents, où le temps s’écoule entre solitude et frustration. Alors qu’il propose ses services comme jardinier, il rencontre Helen, une héritière marginale qui vit seule avec ses animaux. Ensemble, ils se construisent une vie à part. Quand Helen disparaît tragiquement, la colère et la solitude de Nitram ressurgissent. Tous ces événements vont le pousser à commettre l’irréparable.
« La Fièvre de Petrov » de Kirill Serebrennikov
Il s’agit d’une adaptation cinématographique du roman homonyme d’Alexeï Salnikov, Les Petrov, la Grippe, publié en russe en 2016 et traduit par Véronique Patte en 2020 aux éditions des Syrtes. Affaibli par une forte fièvre, Petrov est entraîné par son ami Igor dans une longue déambulation alcoolisée, à la lisière entre le rêve et la réalité. Progressivement, les souvenirs d’enfance de Petrov resurgissent et se confondent avec le présent…
« Red Rocket » de Sean Baker
Mikey Saber revient dans sa ville natale du Texas après des années de carrière de pornstar à Los Angeles. Il n’y est pas vraiment le bienvenu… Sans argent, sans emploi, il doit retourner vivre chez son ex-femme et sa belle-mère…Pour payer son loyer, il reprend ses petites combines mais une rencontre va lui donner l’espoir d’un nouveau départ.
« L’Histoire de ma femme » d’Ildiko Enyedi
C’est l’adaptation du roman du même nom paru en 1942 de l’écrivain hongrois Milán Füst. Jacob est capitaine au long cours. Un jour, il fait un pari avec un ami dans un café : il épousera la première femme qui en franchira le seuil. C’est alors qu’entre Lizzy…
« Titane » de Julia Ducournau
Après une série de crimes inexpliqués, Vincent retrouve son fils, disparu depuis 10 ans, retrouvé et ramené par les inspecteurs de la douane dans un aéroport.
« Tout s’est bien passé » de François Ozon
A 85 ans, le père d’Emmanuèle est hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Quand il se réveille, diminué et dépendant, cet homme curieux de tout, aimant passionnément la vie, demande à sa fille de l’aider à mourir. Il s’agit de l’adaptation du roman éponyme d’Emmanuèle Bernheim, narrant sa propre histoire avec son père qui lui avait demandé de l’aider à mourir.
« Tre Piani » de Nanni Moretti
Une série d’événements vont transformer radicalement l’existence des habitants d’un immeuble romain, dévoilant leur difficulté à être parent, frère ou voisin dans un monde où les rancœurs et la peur semblent avoir eu raison du vivre ensemble. Tandis que les hommes sont prisonniers de leurs entêtements, les femmes tentent, chacune à leur manière, de raccommoder ces vies désunies et de transmettre enfin sereinement un amour que l’on aurait pu croire à jamais disparu.
« Un Héros » d’Asghar Farhadi
Rahim est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme. Mais les choses ne se passent pas comme prévu…
« Bergman Island » de Mia Hansen-Love
Un couple de cinéastes s’installe pour écrire, le temps d’un été, sur l’île suédoise de Fårö, où vécut Bergman. A mesure que leurs scénarios respectifs avancent, et au contact des paysages sauvages de l’île, la frontière entre fiction et réalité se brouille…
« Le Genou d’Ahed » de Nadav Lapid
Y., cinéaste israélien, arrive dans un village reculé au bout du désert pour la projection de l’un de ses films. Il y rencontre Yahalom, une fonctionnaire du ministère de la culture, et se jette désespérément dans deux combats perdus : l’un contre la mort de la liberté dans son pays, l’autre contre la mort de sa mère.
Les mesures sanitaires
En raison de la pandémie de Covid-19, des mesures sanitaires ont été prises. Conformément aux dispositions gouvernementales, pour accéder au Palais des Festivals, il faudra présenter l’un des trois justificatifs suivants de non-contamination au Covid-19 : une attestation de schéma vaccinal complet d’un vaccin, la preuve d’une immunité acquise par la présentation d’un test RT-PCR ou antigénique positif datant d’au moins 15 jours et de moins de 6 mois ou un test PCR ou antigénique négatif de moins de 48 heures (à renouveler toutes les 48 heures durant la présence au Festival).
Toutes les mesures ont été prises dans le Palais afin que chacun puisse circuler librement et en toute sécurité. Les installations de climatisation ont été auditées et reconnues conformes pour l’accueil du public en période de pandémie. Elles fonctionneront 24h/24 pour permettre un renouvellement continu de l’air.
Les procédures de nettoyage seront renforcées, et les points de contact seront désinfectés quotidiennement avec des produits virucides.
Les contacts rapprochés et la manipulation d’objets seront limités grâce notamment à la généralisation de la billetterie dématérialisée à toutes les séances, et le transfert sur support numérique de la majorité des publications.
Le personnel d’accueil est chargé de veiller au respect des règles de distanciation, et gère la jauge des files d’attente de dernières minutes, afin d’éviter tout attroupement.
En plus du masque, obligatoire dans toute la zone Festival, les autres gestes barrières doivent être respectés pour assurer le bien-être et la sécurité de tous.
Une cellule médicale sera présente en permanence dans la zone festival pour assister les personnes qui en auraient besoin (symptômes Covid ou autres).
Par Emma Forton