Bien qu’aucune espèce d’animaux n’est indésirable, lorsqu’ils portent atteinte à la santé et à la sécurité de l’homme, ce dernier peut entreprendre des actions pour y faire face. Pourtant, si nous ne connaissons pas les dégâts causés par ces espèces, nous ne pouvons rien faire contre eux. Ce qui amène à l’appel à la mobilisation des acteurs ruraux.
Classement ESOD : décryptage
Il y a des animaux qui sont classés Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts ou ESOD. Cette qualification résulte d’une décision ministérielle en 2019. L’espèce est considérée appartenir à ce classement, si elle porte atteinte à la santé et à la sécurité du public. Une ESOD va également à l’encontre de la protection de la faune et de la flore. Les espèces de ce classement portent atteinte aux activités aquacoles, agricoles et forestières.
Ces espèces sont classées en trois catégories. La première catégorie rassemble les espèces non indigènes. Ces dernières rassemblent les espèces qui sont présentes dans une aire autre que celle de leur répartition naturelle. Elles représentent une menace pour la biodiversité. Elles sont parfois envahissantes et, dans certains cas, difficiles à contrôler.
La deuxième catégorie rassemble renard, certains mustélidés et corvidés. Leur présence dans ce classement est en fonction des dégâts qu’ils ont causés. En prenant seulement le cas des renards, rien que la prédation de cette espèce sur la petite faune sauvage et l’élevage de volaille porte atteinte sur l’homme. Par ailleurs, cette population est en hausse tendancielle.
La troisième catégorie quant à elle rassemble sanglier, pigeon ramier et lapin de garenne. Si l’on prend le cas des sangliers, ils causent des dégâts considérables sur l’agriculture. Le blé, les pommes de terre et le maïs tout comme les cultures maraîchères sont détruits à leur simple passage en cherchant leur protéine dans les fameux vers blancs.
Renégociation du classement : appel à la mobilisation des acteurs ruraux
L’arrêté ministériel de 2019 sur l’ESOD est prévu être renégocié. C’est à partir de dossiers constitués dans chaque département que cela peut se faire. Le 1er juillet 2022 constitue l’échéance pour cela.
Des associations environnementales ont engagé un recours contre le classement ESOD de 2019. Des demandes d’annulation de classement en ESOD de certaines espèces ont été soumises au Conseil d’État. Ce dernier n’approuve pas la contestation du classement ESOD par ces associations. Toutefois, si les acteurs, notamment ruraux concernés par les dégâts ne se mobilisent pas, le ministère ne peut pas avoir suffisamment de données sur le caractère réellement nuisible de chaque espèce concernée.
Au niveau de chaque département, c’est à ces acteurs de prouver la légitimité de la présence des espèces dans le classement en apportant des justificatifs des dommages causés. Les attestations de dégâts des sinistrés, les carnets de piégeurs et d’autres pièces du même type peuvent faire pencher la balance dans la décision finale pour ce classement.
Les agriculteurs, les éleveurs, les piégeurs ainsi que les assureurs devraient avoir des données sur l’existence des ESOD au niveau de chaque département. Vous pouvez aussi utiliser des Caméras de chasse pour observer les actions de ces espèces et les dégâts qu’ils causent sur la petite faune sauvage au sein de votre département.
Dans le cadre de cette collecte de données, il est important de prendre jusqu’à 3 années de référence pour montrer la présence effective de l’espèce avec au moins 500 captures annuelles. Si c’est au niveau des intérêts que l’atteinte sera démontrée, il faut au moins qu’elle se situe à hauteur de dix mille euros annuellement. La durée de référence prise en considération s’étend toujours sur trois ans. Si tout le monde se mobilise, le rassemblement de ces données au niveau de chaque département ne prend pas beaucoup de temps.