Grève générale aux Antilles : Les tensions continuent en Guadeloupe et en Martinique

Les violences se poursuivent en Guadeloupe et en Martinique / Capture France 24

La mobilisation générale continue aux Antilles, ce vendredi 26 novembre. La Guadeloupe entame ainsi son 11ème jour de grève. En Martinique, la situation s’est également fortement dégradée depuis quelques jours. Dans les deux départements, des échanges de coups de feu ont été enregistrés.


Contexte toujours explosif aux Antilles. Si des négociations ont effectivement déjà été entamées entre les élus locaux et le gouvernement, notamment en Guadeloupe, il n’y a toujours pas eu, à ce jour, de véritables discussions avec les représentants syndicaux à propos de leurs multiples revendications. Les grévistes continuent donc toujours leur mobilisation sociale et sanitaire, et prolongent le blocage des axes de circulation.

La situation ne semble donc pas devoir s’améliorer de sitôt. En Martinique, les actes de violence ne font d’ailleurs que s’aggraver, et les tensions sont plus vives que jamais. 

Quatre journalistes de BFMTV ont été ciblés par des coups de feu !

C’est en Martinique que la flambée des violences est, actuellement, la plus remarquable. Entrée en grève plus tardivement que sa voisine guadeloupéenne, l’île a encore connu, au cours de cette nuit de jeudi à vendredi, des affrontements entre les forces de l’ordre et des bandes armées pour la quatrième fois d’affilée. Une dizaine de policiers ont été blessés au cours de ces échauffourées, et onze individus ont été interpellés. Trois d’entre eux passeront en comparution immédiate devant le parquet de Fort-de-France. 

En plus de ces affrontements, quatre journalistes de BFMTV ont également été la cible de coups de feu au cours de la nuit.

Et les incidents ne s’arrêtent pas là, puisque de nombreux incendies ont mobilisé les pompiers martiniquais tout au long de la nuit. Des individus ont également tenté de mettre le feu au domicile du préfet Stanislas Cazelles. Face à cette escalade de la violence, un couvre-feu a été mis en place dans le département, à l’instar de celui instauré la semaine dernière en Guadeloupe par les autorités. 

Jean Castex a réagi au cours de la matinée. Pour le Premier Ministre, « ces actes d’une extrême gravité appellent une condamnation unanime et sans aucune ambiguïté. (…) La République ne tolérera jamais qu’on attaque les citoyens qui nous protègent et qui nous informent. La Justice poursuivra les auteurs de ces violences inadmissibles ». 

Le dialogue, quant à lui, est pour l’instant au point mort, alors que la réunion plénière s’étant tenue ce jeudi entre l’intersyndicale, le président de la CTM (Collectivité territoriale de la Martinique), le préfet et les représentants du gouvernement n’a pu conduire au moindre accord.

Et la Guadeloupe ?

Chez les voisins de la Guadeloupe, la situation semble s’être relativement calmée par rapport à la semaine dernière. Mais la colère reste encore trop palpable et une certaine violence encore trop présente pour pouvoir annoncer définitivement la fin des hostilités. 

Il convient de rappeler que, ce mercredi, les Guadeloupéens ont déjà obtenu un assouplissement local des mesures sanitaires de la part du gouvernement.

Ainsi, aucun pompier ne sera suspendu et les non-vaccinés auront droit à des tests PCR gratuits. Les soignants ne souhaitant pas de vaccins à ARN pourront réaliser les vaccins AstraZeneca ou Janssen, et ceux ne souhaitant vraiment pas l’injection verront leur dossier être examiné au cas par cas. De plus, les personnes se rendant sur l’île auront l’obligation, désormais, de se faire tester même en étant vaccinées.

Mais ces avancées ne satisfont pas encore totalement les grévistes. Sébastien Lecornu, ministre de l’Outre-Mer, se refuse toujours au dialogue avec ceux qui, selon lui, refusent de « condamner les violences » ayant eu lieu. Une réunion, toutefois, devait se tenir ce vendredi matin avec une délégation interministérielle. Celle-ci, qui ne souhaitait initialement s’adresser qu’aux pompiers, s’est retrouvée face aux représentants des autres syndicats qui ne comprenaient manifestement pas cette volonté. La discussion a tourné court lorsque les représentants des ministères de la Santé et des Outre-Mer ont indiqué ne pas être habilités à discuter des 32 revendications de la délégation syndicale. Ces derniers ont donc quitté la table de négociation.

La mobilisation se poursuit donc en Guadeloupe, malgré les avancées. Les axes routiers principaux de l’île restent, par conséquent, fortement perturbés, et les écoles restent fermées en Haute-Terre et en Basse-Terre.

Par Chrisley Destin

La Rédaction: