La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a infligé des sanctions d’envergures au Mali, au terme d’une réunion organisée à Accra, ce dimanche. Le gouvernement malien opte pour la réciprocité, dans un contexte sécuritaire difficile.
Pluie de sanctions, avalanche de ripostes. Plusieurs pays membres de l’organisation régionale (Cédéao) se sont concertés sur la situation politique malienne, ce dimanche, à l’issue d’un sommet extraordinaire tenu à Accra dans la capitale Ghanéenne. La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, dont le Mali est membre fondateur, a jugé nécessaire d’imposer des sanctions supplémentaires contre les autorités de la transition au Mali. L’Instance a annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays membres et le Mali. Elle a aussi opté pour la suspension de toutes les transactions commerciales et la fermeture des frontières entre les pays membres et le Mali ainsi que le gel des avoirs au niveau de la banque centrale BCEAO. Ces mesures ont suscité de vives réactions du côté de Bamako.
Dans un un communiqué lu à la télévision ce 10 janvier, et publié également sur le compte Twitter du M.A.E, les autorités militaires ont riposté et annoncent à leur tour fermer toutes leurs frontières avec les États membres de l’Instance. Ils condamnent cette position de la Cédéao.« Le gouvernement du Mali condamne énergiquement ces sanctions illégales et illégitimes et rappelle ses ambassadeurs dans les pays de la Cédéao » , a précisé le porte-parole du gouvernement malien, Col Abdoulaye Maïga. Et de poursuivre « Le gouvernement du Mali regrette que des organisations sous-régionales ouest-africaines se fassent instrumentaliser par des puissances extra-régionales aux desseins inavoués ».
« sur la base de la réciprocité, le Mali décide de rappeler ses ambassadeurs accrédités dans les États membres de la CEDEAO et de la fermeture de ses frontières terrestres et aériennes avec les États concernés », a t-il ajouté, en réponse aux sanctions issues des ces sommets extraordinaires de la CEDEAO et de l’UEMOA.
Le porte-parole du gouvernement a rassuré ses concitoyens en ses propos « des dispositions ont été prises pour assurer l’approvisionnement normal du pays par tous les moyens appropriés », avant de conclure son communiqué; « Au regard des violations répétées des textes, principes et objectifs de ces organisations, le gouvernement du Mali tirera toutes les conséquences et se réserve le droit de réexaminer sa participation à ces entités ».
Les relations entre la junte au pouvoir et la communauté internationale traversent aussi une zone de turbulences. Le pays de Soundjata Keita aurait interdit aux avions de l’organisation onusienne (MINUSMA) de survoler la base de Tombouctou, selon une source locale. Elle indique que la base militaire de cette ville historique serait interdite de survol aux avions militaires étrangers.
Par Abdraman Abakar