L’année 2022 a été accueillie avec beaucoup d’espoir et d’enthousiasme, après plus de 18 mois de crise sanitaire, qui a donné lieu à un ralentissement global de l’activité économique. De nombreuses personnes ont à l’occasion perdu leur emploi et de nombreux secteurs ont été paralysés du fait de diverses mesures prises pour gérer la crise. Mais la situation de l’emploi en 2022 s’est-elle pour autant améliorée ? Nous passons en revue dans cet article quelques faits importants à prendre en compte pour une analyse objective de la situation, alors que nous achevons le premier trimestre de 2022.
La baisse du chômage fin 2021
D’après les chiffres de l’institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), au quatrième trimestre de 2021, le taux de chômage a diminué de 0,6 point à 7,4 % de la population active en France (hors Mayotte). Cela implique une baisse du nombre de chômeurs au sens du BIT de 189000 par rapport au trimestre précédent, à 2,2 millions de personnes. Des chiffres révélateurs de l’amorce d’une reprise de l’activité économique et d’une amélioration prochaine de la situation de l’emploi. L’année 2022 devrait donc permettre de s’approcher des chiffres d’avant la crise (fin 2019).
Toujours selon l’INSEE, le quatrième trimestre de 2021 a connu une forte diminution du taux de chômage chez les jeunes (-3,6 points) tandis qu’il a diminué de 0,3 point pour les personnes âgées de 25 à 49 ans. Cela dit, il est resté stable pour les personnes de 50 ans ou plus. Tout bilan fait, il a été observé sur le trimestre une baisse du taux de chômage beaucoup plus accentuée chez les femmes (-0,8 point) que pour les hommes (-0,4 point).
Les bonnes perspectives pour 2022
On peut dire que les premiers mois de 2022 ont confirmé cette tendance à la baisse du taux de chômage. C’est du moins ce que l’on peut retenir des chiffres publiés par le ministère du travail le 25 février 2022 sur la situation de l’emploi en France. Selon ces chiffres, le chômage en France a diminué de 0,9 % de décembre 2021 à janvier 2022 et de 7,7 % sur un an, soit 461900 demandeurs d’emploi de moins. En janvier 2022 et d’après les chiffres de la Dares, le nombre de chômeurs en France (hors Mayotte) était de 5546 millions. Une baisse significative donc pour toutes les catégories d’âge et de genre, par rapport à l’année précédente.
Ce dynamisme du marché de l’emploi est corroboré par la sortie progressive de l’activité partielle et le volume d’offres d’emploi en ligne assez proche, voire au-delà dans certains secteurs, du niveau d’avant la crise. Naturellement, la reprise d’activité dans les secteurs comme l’hébergement et la restauration, le commerce, les activités culturelles, les activités logistiques et les services aux ménages, n’est pas étrangère à cet état de fait.
On peut affirmer sans risque de se tromper que nous tendons inexorablement vers une stabilisation plus que certaine du marché de l’emploi dans les mois à venir. Selon l’INSEE, on peut s’attendre à la création de 321 000 emplois salariés supplémentaires cette année, pour un retour au niveau d’avant crise dès la fin de l’année.
Une reprise tout de même laborieuse
Avec le retrait progressif des aides aux entreprises qui ont permis tant bien que mal d’amortir le choc de la crise Covid-19, la reprise s’annonce pour le moins laborieuse dans bien des secteurs. Diverses entreprises se retrouvent d’ailleurs en difficultés en ce début d’année 2022 et certaines font face à des risques de faillite. De cette lutte acharnée pour se maintenir tant bien que mal, les salariés sont généralement les premiers à payer le prix. C’est le constat de Thomas d’Ana, qui constate de plus en plus de licenciements qui ne sont pas justifiés lors d’échanges de coaching. Cette réalité pourrait venir nuancer la dynamique positive que révèlent les chiffres, même si l’INSEE nourrit la perspective d’un ratio création/destruction d’emplois positif à la fin de l’année.
Par ailleurs, avec le pass sanitaire qui a provoqué de nombreuses divisions au sein de la population active, ce sont plusieurs milliers de Français qui se sont retrouvés dans une situation d’insécurité professionnelle. Refusant de se faire vacciner, de nombreuses personnes ont dû abandonner leur emploi pour envisager une reconversion professionnelle. Voilà qui devrait à terme grossir le nombre de demandeurs d’emplois, pour un bilan plutôt mitigé en fin d’année.
Les difficultés de recrutement dans certains secteurs
Si la reprise a apporté une bouffée d’air frais à l’économie, de nombreuses entreprises éprouvent des difficultés de recrutement dans certains secteurs bien spécifiques. Cela s’observe principalement au niveau des métiers à forte technicité, notamment les métiers de l’ingénierie, de la Supply Chain, du BTP ou encore de l’IT. En effet, on estime à 78 % les entreprises qui soulignent des difficultés à recruter des experts de l’informatique.
En outre, les nouvelles opportunités amenées par crise et surtout la reprise de l’activité, fait que les entreprises doivent davantage s’investir dans la conservation des talents. Surtout au niveau des cadres et de certains profils techniques très demandés actuellement sur le marché, des efforts doivent être consentis pour offrir des conditions de travail et de rémunération intéressantes. Cela vient s’ajouter à la liste des défis des entreprises à l’heure actuelle, avec de nouvelles aspirations à prendre en compte sur un marché qui se retend.
En somme, l’actualité de l’emploi en France envoie de nombreux signaux intéressants, entre la baisse du taux de chômage amenée par un ratio création/destruction d’emplois globalement positif, ainsi que les nombreuses opportunités nées de la reprise des activités dans tous les secteurs. Toutefois, des défis demeurent aussi bien pour les entreprises que pour une certaine catégorie de salariés (hors cadres) auxquelles il faudrait apporter des solutions pertinentes, afin de maintenir la bonne dynamique enclenchée pour un retour progressif à la situation d’avant crise. Dans cette démarche, les aides de l’État sont appelées de tous les vœux, afin que les entreprises maintiennent un bon niveau de performance dans la durée.
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