Le groupe Lactalis a été mis en examen ce jeudi pour tromperie aggravée et blessures involontaires. Une enquête a été menée sur la contamination aux salmonelles de laits en poudre infantiles qui avait touché une cinquantaine de nourrissons en 2017.
Il y a cinq ans, le géant mondial de produits laitiers se voyait l’objet du scandale de la contamination aux salmonelles de laits infantiles. En 2017, 53 nourrissons étaient tombés malades, après avoir été intoxiqués par le lait en poudre infecté du groupe français.
Deux sociétés du groupe Lactalis, incluant Celia Laiterie, ont été convoquées ce jeudi devant un juge d’instruction de santé publique du tribunal judiciaire de Paris. Les deux sociétés sont désormais placées en contrôle judiciaire et doivent verser la somme de 300 000 euros en cautionnement.
Le groupe a été mis en examen ce jeudi 16 février pour tromperie aggravée car soupçonné d’avoir été alerté avant les intoxications qu’un risque de contamination aux salmonelles existait mais n’aurait rien fait pour l’éviter.
Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires, qui vont de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves, notamment pour les nourrissons. De ce fait, le groupe français aurait fermé les yeux sur la mise en danger de ses consommateurs.
Des manquements à l’hygiène répétés
Bien que le scandale ait explosé en 2017, l’année dernière, Lactalis a procédé au rappel de milliers de bûches de chèvre Président. En cause, le risque de présence de morceaux métalliques dans leurs fromages.
« Manque d’hygiène, recyclage du lait, étiquetages frauduleux, valeurs nutritionnelles mensongères, pratiques commerciales trompeuses… Disclose a obtenu des dizaines de documents qui révèlent des manquements et des pratiques douteuses au sein des usines françaises du groupe. » rapporte le média français d’investigation Disclose.
En 2018, la maîtrise des risques sanitaires a été jugée « insuffisante » dans plusieurs sites du groupe, en raison de nombreux manquements aux règles d’hygiènes. Malgré plusieurs rappels à l’ordre, les mêmes manquements sont constatés les années suivantes.