Bernardo Bertolucci, le réalisateur italien est décédé ce lundi 26 novembre 2018 à la suite de sa maladie du cancer. Il laisse derrière lui une belle empreinte cinématographique avec des films cultes comme Le Dernier Empereur, 1900, Little Buddha ou encore Le Dernier Tango à Paris…
Comme l’a révélé l’attachée de presse du réalisateur, Flavia Schiavi, au magazine Variety, Bernardo Bertolucci a ainsi succombé à sa maladie du cancer dans la matinée de ce lundi à l’âge de 77 ans.
Né en 1941, Bernardo Bertolucci, fils du célèbre écrivain et poète italien Attilio Bertolucci, a lui même été récompensé très tôt pour ses écrits avant de se tourner vers le cinéma. Il marque ses débuts avec la réalisation du film Les Recrues en 1962, un film présenté à la Mostra de Venise qui retrace le meurtre d’une prostituée sous différents points de vue. C’est en effet avec le film Le Conformiste – film considéré aujourd’hui comme un chef d’oeuvre et une référence majeure pour bon nombre de cinéastes – que Bernardo Bertolucci reçoit sa première nomination aux oscars.
Bernardo Bertolucci : un impressionnant palmarès
Et la liste des nominations et des prix pour le cinéaste a été nombreuse. En effet on ne compte plus les films cultes que le cinéaste laisse derrière lui. Parmi ses nombreux films on retrouvera donc Le Dernier Tango à Paris, Little Buddha ou encore 1900 qui évoque les vies parallèles de deux jeunes hommes incarnés par Robert de Niro et Gérard Depardieu : l’un bourgeois tentant d’échapper à l’emprise d’un père autoritaire proche des milieux fascistes; l’autre fils de paysan clamant au regard de l’injustice ses convictions socialistes pour entrer dans la révolution contre le fascisme. Parmi toutes les oeuvres du réalisateur Le Dernier Empereur adapté de l’autobiographie du dernier empereur chinois Pu Yi a connu un succès phénoménal et remporté pas moins de 9 oscars.
Cinéma italien : dans la vérité de Bertolucci
Bernardo Bertolucci a pu montrer, à travers ses oeuvres, des thématiques qui virent à l’obsessionnel à travers des lieux, des situations et des personnages. Qu’il s’agisse de tourments empruntés à la vie du réalisateur comme avec le film Prima della rivoluzione qui suit le parcours d’un jeune révolutionnaire qui ne fait finalement que représenter ce qu’a pu connaitre Bertolucci, engagé auprès du parti communiste, mais souffrant de faire partie des privilégiés puisqu’issu d’une famille aisée.
De l’abandon du plaisir et de l’innocence charnelle, de l’insécurité de ne pas seulement être mais d’exister aux troubles intellectuels, en passant par un complexe oedipien toutes les frontières de l’esprit du cinéaste italien ont été abordées et délivrées quitte à parfois provoquer le scandale comme cela a été le cas pour Le Dernier Tango à Paris. En effet le film expression d’un fantasme, raconte l’histoire d’un veuf partagé entre pulsion de vie et impulsion de mort qui rencontre une inconnue dans un appartement désert et lui fait l’amour.
Entre instinct et raison à la frontière parfois du scandale, Bernardo Bertolucci aura apporté tout un univers au cinéma italien qu’il a exploré à travers les méandres de l’intime entre ode au cinéma, rêve de révolution, obsession freudienne et plaisir charnel.