Plusieurs associations de policiers appellent à une manifestation, ce jeudi 20 décembre, à Paris, sur les Champs-Élysées. Ils dénoncent un manque de reconnaissance et des heures supplémentaires non payées.
[dropcap]D[/dropcap]epuis plusieurs jours, des policiers en colère appellent à un rassemblement sur les réseaux sociaux avec le hashtag #Lesgyrosbleus, ce jeudi 20 décembre, devant le commissariat du 8e arrondissement de Paris, qui se situe justement sur la célèbre avenue des Champs-Élysées.
⚠️ NOUS RELAYONS CE MOUVEMENT SPONTANÉ APOLITIQUE ASYNDICAL DE #POLICIERS TOUT SIMPLEMENT EN COLÈRE ⚠️#LesGyrosBleus #GyrosBleus #Police pic.twitter.com/PrL1Wtuz4r
— Association MPC (@association_mpc) December 16, 2018
Selon le vice-président de l’association « Mobilisation des policiers en colère » (MPC), l’idée de se rassemblement est née « après la prise de parole d’Emmanuel Macron » lundi, en réponse aux gilets jaunes, comme l’explique Le HuffingtonPost. « Le président a fait des annonces pour certaines personnes, et pas pour d’autres. Une fois de plus nous sommes les grands oubliés, estime Guillaume Lebeau. La fatigue se ressent et le ras-le-bol est grandissant. Pas de pouvoir d’achat, le gel du point d’indice, les heures supplémentaires non payées, 24 millions au total, ça fait beaucoup, surtout en ce moment ». L’actualité s’ajoutant à une fin d’année déjà «habituellement compliquée», les forces de l’ordre sont mises à rude épreuve. « Avec le mouvement des Gilets jaunes et l’attentat de Strasbourg, avec une surveillance accrue notamment sur les grands sites et marchés de Noël, c’est très compliqué », détaille Guillaume Lebeau.
📣 UN APPEL LANCÉ PAR DES POLICIERS EN COLÈRE SANS BANNIÈRE.📣
⚠️NOUS RÉPONDONS PRESENTS !#GyrosBleus #Police #policiers
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— Association MPC (@association_mpc) December 16, 2018
Pour calmer cette colère, le gouvernement propose une prime de 300 euros aux forces de l’ordre mobilisées face aux «gilets jaunes», selon un amendement déposé mardi dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2019. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner doit par ailleurs recevoir à partir de 18h30 les représentants des trois organisations syndicales représentatives chez les gardiens de la paix: Alliance, Unité-SGP-FO et Unsa-Police. « L’État doit actuellement presque 275 millions d’euros à ses policiers au titre des heures supplémentaires, non pas de ces derniers mois ou de cette dernière année, mais depuis des dizaines d’années. C’est un chantier que je veux ouvrir », a-t-il déclaré.
Le syndicat Alliance a demandé « à tous les policiers de France de ne sortir que sur appel» mercredi, sous le mot d’ordre «fermons les commissariats». L’Unsa-Police a appelé les policiers à se lancer dans un mouvement «service minimum – 100% prévention » dès mardi. Unité-SGP-FO a de son côté écrit au président de la République pour demander une batterie « d’avancées sociales » et brandit le spectre d’une mobilisation nationale le 26 janvier si l’exécutif restait muet à ses revendications.
Plus d'effectifs et plus de moyens, voilà notre engagement pour nos forces de sécurité.
✅ +1 milliard € de budget en 2 ans
✅ +10 000 policiers et gendarmes d'ici 2022
Nous irons encore plus loin et j'échangerai dès ce soir sur ce sujet avec les partenaires sociaux. pic.twitter.com/LF3JYOuKJ4
— Christophe Castaner (@CCastaner) December 18, 2018