À Paris, le préfet de police craint « plus de radicalité » pour « l’acte 9 » du mouvement.
Dans la capitale
[dropcap]D[/dropcap]eux pages d’événements Facebook rassemblent largement. « Acte 9 Tous à Paris » réunit vendredi après-midi 2800 internautes ayant indiqué leur intention de participer et 19.000 qui se disent intéressés. « Actes 9: Paris Nous Revoilà!!! » rassemble lui 3100 participants déclarés et 16.000 personnes intéressées. Cependant, comme l’indique Le Huffington Post, on recense pas moins de vingt événements différents, dont le nombre de participants fluctuent d’une page à l’autre. Au moins quatre événements revendiquent la tenue d’un acte IX sur l’avenue des Champs-Élysées ou à proximité du palais présidentiel.
À Bourges
Depuis le début du mouvement, les mobilisations ont lieu dans différentes régions. Cette fois pourtant, le rassemblement à Bourges, ce samedi, n’a pas la même teneur que ceux des semaines précédentes. Un appel à rallier cette ville du Cher circule en effet très largement dans les réseaux de « gilets jaunes ». Après les violences des 24 novembre et 1er décembre, de nombreux internautes suggéraient des rassemblements dans d’autres villes pour sortir de cette confrontation, ou pour gêner les opérations de maintien de l’ordre. Les «gilets jaunes» devraient se retrouver à partir de 8 heures dans la ville, avant un premier rendez-vous fixé à 10 heures, place Seraucourt. Certains «gilets jaunes» seront présents plus tôt, sur place, pour guider les arrivants. Une «allocution en réponse aux vœux du président» est ensuite prévue, avant une «marche pacifique» à 14 heures. Cet appel à rejoindre Bourges a également été relayé par Priscillia Ludosky, autre figure du mouvement. Dès les premiers signes d’une volonté de se rassembler à Bourges, la municipalité a opté pour des mesures de sécurité. Le maire de la ville, Pascal Blanc, a ainsi fait retirer une partie des horodateurs et a décidé la fermeture de plusieurs lieux publics, samedi. La cathédrale sera également fermée toute la journée.
[12/01/2019] Arrêté pris par C. FERRIER @Prefet18 interdisant toute manifestation à l'intérieur du centre-ville de Bourges (voir plan annexe). pic.twitter.com/cr3eU7txCu
— Préfet du Cher (@Prefet18) January 11, 2019
Pour ce samedi, le patron de la police nationale, Éric Morvan, anticipe qu’on puisse revenir à un niveau de mobilisation qui se situe avant les fêtes de Noël. À Paris, le préfet de police Michel Delpuech s’attend, lui, à «plus de radicalité». «Nous observons semaine après semaine une dérive vers des comportements de plus en plus violents», a-t-il commenté à CNEWS. L’exécutif prévoit un dispositif de sécurité massif : 80.000 policiers et gendarmes devraient être mobilisés samedi dans l’Hexagone, dont 5.000 à Paris. La capitale verra également le retour des véhicules blindés à roues de la gendarmerie dans ses rues. Face à l’imprévisibilité des participants, l’objectif des forces de l’ordre reste «de quadriller, être mobile, être réactif, interpeller très vite dès que des dérapages se produisent», selon M. Delpuech. Des contrôles et fouilles des sacs sont aussi prévus «en amont».
"Nous observons, semaine après semaine, une dérive vers des comportements plus violents", a affirmé le préfet de police de Paris, Michel Delpuech pic.twitter.com/UW9wyc8oLa
— CNEWS (@CNEWS) January 11, 2019
Comme lors des précédentes journées d’action nationale, d’autres manifestations sont prévues dans plusieurs villes : Bordeaux, Marseille, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Lille, Nantes, Rennes. Ainsi que des rassemblements régionaux à Nîmes (Gard), Bar-le-Duc (Meuse) ou encore à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Sur plusieurs vidéos, des gens du voyage ont également incité à en découdre samedi à Paris en soutien à l’ex-boxeur Christophe Dettinger, surnommé le «gitan de Massy».