C’était le douzième samedi de mobilisation. Les manifestants voulaient protester contre les violences policières et dénoncer l’usage des lanceurs de balle de défense (LBD).
Paris :
[dropcap]D[/dropcap]ans la capitale, ils étaient 13 800 à manifester, selon le comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un groupe de médias, et 10 500 selon la police, comme l’affirme FranceInfo. Par ailleurs, 22 personnes ont été interpellées pour jet de projectiles et port d’armes prohibé. Parties de la place Félix-Éboué à Paris, plusieurs milliers de personnes ont d’abord rallié dans le calme la place de la République en milieu d’après-midi, derrière des banderoles réclamant l’interdiction des grenades et des lanceurs de balles de défense (LBD) et un kaléidoscope de visages tuméfiés. « Jérôme courage. Jérôme on t’aime. Jérôme on est avec toi », ont scandé des manifestants.
Le départ de la marche des #GiletsJaunes de la place Félix Éboué. Très forte mobilisation pour cet #ActeXII pic.twitter.com/Ekk2KHNm5u
— Katerina Ryzhakova (@KatyushaRyzh) February 2, 2019
En début d’après-midi, le cortège est arrivé place de la République à Paris dans le calme. Soudain, la situation a commencé à se tendre. Les forces de l’ordre ont demandé aux manifestants de se disperser et ont fait usage de gaz lacrymogènes et d’un canon à eau. La tension est très forte entre les manifestants et les forces de l’ordre. Des échauffourées ont éclaté et les policiers ont essuyé des jets de projectiles. Ces derniers qui ont aussitôt répliqué par des tirs nourris de gaz lacrymogènes et usage de LBD40 comme nous l’a confirmé notre reporter présent sur place.
L’un des porte-paroles des Gilets jaunes parisiens et proche de Francis Lalanne pour constituer une liste aux européennes, Thierry Paul Valette, a été victime d’un jet de projectile.
https://twitter.com/Steph_Roy_/status/1091738201759330305
La journaliste, Stéphanie Roy de Line Press, blessée par une grenade de désencerclement !
Habituée à couvrir le mouvement depuis ses débuts, la journaliste et confrère, Stéphanie Roy a été blessée à la jambe par une grenade de désencerclement ce samedi. La jeune femme a été prise en charge par l’équipe de médics, avant de pouvoir repartir quelques instants plus tard sur le terrain. Fort heureusement, elle n’a été que très légèrement blessée.
Sur twitter, elle a donné quelques nouvelles sur son état de santé : « plus de peur que de mal. Un joli hématome de plusieurs centimètres. » écrit Stéphanie avant d’ajouter « Merci à tous pour les messages de soutien. »
https://twitter.com/LinePress/status/1091762995200516096
Prise en charge par les médics, plus de peur que de mal. Un joli hématome de plusieurs centimètres.
Merci à tous pour les messages de soutien.
— Stéphanie Roy (@Steph_Roy_) February 2, 2019
En région
Valence était le deuxième gros point de rassemblement de cet acte 12. La ville a vu 5400 manifestants braver le froid et la pluie pour manifester. De brèves échauffourées ont éclaté lorsque les manifestants ont bifurqué vers la préfecture, contrairement à ce qui était prévu. À Nantes, deux policiers ont été blessés par des jets de projectiles lors de la manifestation des gilets jaunes, qui a réuni environ 1500 personnes. À Morlaix, des manifestants ont tenté de forcer un barrage policier près de la sous-préfecture. Deux personnes ont été interpellées. À Toulouse, plusieurs milliers de gilets jaunes ont à nouveau défilé. Une manifestation émaillée de face-à-face tendus avec les forces de l’ordre.
À Strasbourg, quelques milliers de gilets jaunes ont défilé dans les rues dans un climat parfois tendu entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait plusieurs fois usage de gaz lacrymogène. La préfecture n’a pas communiqué de chiffres. A Marseille, 2000 gilets jaunes ont défilé du Vieux-Port au Vélodrome, selon la police. A Montpellier, ils n’étaient que 400 selon la police. Des bombes agricoles ont explosé dans le cortège, mais sans provoquer d’incident. À Lille, ils étaient encore environ 1400 manifestants, selon la préfecture du Nord, et plus de 2000 selon les organisateurs. Le cortège a parcouru plusieurs rues du centre-ville et s’est dispersé sans heurts. À Nice, la pluie a eu raison de la mobilisation, qui n’a rassemblé que 500 personnes à la gare selon la police.
Réactions politiques
« Si moins d’incidents sont à déplorer, je condamne fermement les dégradations et violences qui ont été commises », a tweeté en soirée le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
A Marseille, lors de sa conférence de presse, le président du groupe La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a qualifié le Président Macron de «président Flash-Ball» et a parlé du grand débat comme une mascarade et une supercherie. Il a rejoint ensuite les manifestants contre l’habitat indigne.
Suite…
A l’appel de la CGT, la FSU, Solidaires et des Gilets jaunes, un mot d’ordre de grève est lancé pour ce mardi 5 février 2019.