Lundi 14 décembre, le conseil municipal de Valence a tranché. Les aides sociales de toute une famille pourront être supprimées si un des membres a fait l’objet d’un rappel à l’ordre ou d’une condamnation pour troubles à l’ordre public. Cette décision fait suite aux violences urbaines qu’a connu la ville à la Toussaint.
Une décision contestée mais pas inédite. Le conseil municipal de la ville de Valence (Drome), a pris une mesure radicale. Les aides sociales de toute une famille pourront être supprimées si un des membres de la famille fait l’objet d’un rappel à l’ordre. Elles pourront aussi être coupées si un des membres de la famille est condamné pour troubles à l’ordre public ou si le foyer refuse un accompagnement parental.
Les familles des #delinquants se voient supprimer leur accès aux aides municipales pour les services non obligatoires (CME, chèque sport et culture) et l’accès aux aides facultatives du CCAS #securite #valence #delinquance @Prefet26 @PoliceNat_26 #ConseilMunicipal pic.twitter.com/zKwL9r5aw2
— Valence (@VilledeValence) December 14, 2020
Les aides sociales qui pourront être coupées concerneront « les services non obligatoires (Contrat municipal étudiant, chèque sport et culture) et l’accès aux aides facultatives du CCAS dans le cas où le membre d’une famille aurait fait l’objet d’une infraction troublant l’ordre public.» a précisé Nicolas Daragon, maire LR de Valence sur son compte Facebook.
La CAF sera quant à elle versée dans tous les cas de figure. L’élu a aussi prévu une politique d’exclusion des familles de leurs logements sociaux si un des membres est fauteur de troubles. De son côté, France Info fait savoir que que sept procédures de mise en demeure sont actuellement engagées depuis les incidents survenus à la Toussaint.
Cette décision fait suite aux débordements de la Toussaint. Le Figaro a contacté la direction départementale qui leur a expliqué ces violences : « Du 17 octobre au 2 novembre, toutes les nuits, il y a eu des phénomènes de violences urbaines. Des jets de projectiles sur les bus, des pompiers caillassés. Trente jeunes environ ont tendu un guet-apens à la police et aux pompiers, en brûlant des poubelles. Ce qui est nouveau, ce sont les tirs de mortiers sur les policiers .»
Ce sont donc des faits violents qui ont poussé la mairie à prendre cette décision radicale. Les violences s’étant intensifiés, le maire a voulu « restaurer un peu d’autorité ». Il précise sur son compte Facebook vouloir protéger les « 99,9% des habitants de ces quartiers qui ne demandent qu’à vivre paisiblement et n’en peuvent plus de voir leur quotidien et leurs biens dégradés». Au micro de FranceBleu, le maire explique : « Je ne supporte plus qu’une minorité d’enfants bénéficient d’aides de la mairie alors qu’ils empêchent de vivre la majorité des habitants de leur quartier. On va taper là où ça fait mal ! ».
La réaction à cette décision ne s’est pas fait attendre. Pour l’opposition, cette mesure n’est pas adaptée. Les élus de la France Insoumise dénoncent « une punition collective familiale » et une « solution injuste » comme le rapporte nos collègues de France3.
Par Emilie Autin