Le troisième et dernier référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie aura bien lieu le 12 décembre prochain, malgré les réclamations d’une branche du parti indépendantiste FLNKS. Pour ces derniers, cette décision s’apparente à une « déclaration de guerre ».
Tensions Outre-Mer alors que le maintien du référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie à la date du 12 décembre 2021 a été décrété ce vendredi par le gouvernement français.
Estimant qu’il leur est impossible de « mener une campagne équitable » en raison du contexte sanitaire, Palika-FLNKS (l’une des deux principales branches du parti indépendantiste) continue de réclamer le report du vote à une date ultérieure, sous peine de boycott. Mais le gouvernement refuse de céder. Sébastien Lecornu, actuel ministre des Outre-Mer, vient ainsi de répéter une nouvelle fois, ce dimanche, que le résultat des urnes sera « légitime au sens juridique du terme », selon le Nouvel Obs.
Ayant prévenu depuis le 20 Octobre de leur intention de ne pas participer à un scrutin qui se tiendrait dans le contexte sanitaire actuel, le Palika-FLNKS continue de se montrer intransigeant, et persiste à se montrer hostile à la décision des instances gouvernementales de maintenir ce référendum. Ainsi leur Bureau Politique déclare-t-il dans un communiqué que « cette décision inique relève de la provocation politique. Elle nous ramène à la case départ d’avant les accords de Matignon (1988) et de Nouméa (1998) et met à mal toute possibilité de dialogue sur l’avenir du pays ».
Affirmant qu’il leur serait difficile, voire impossible, de mener une campagne susceptible de rivaliser avec celle de leurs adversaires loyalistes dans la situation actuelle, le Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste tient également à rappeler à quel point la communauté représentée par le parti a été durement atteinte par la pandémie. En effet, la moitié des 272 morts du Covid-19 en Nouvelle-Calédonie sont d’origine kanak. Pour toutes ces raisons, le positionnement du Palika est clair : non seulement les adhérents du parti sont appelés à ne pas aller voter, mais en plus, il ne reconnaîtra pas la validité du résultat.
Maintien du référendum sur l’accord de Nouméa : le gouvernement ne compte pas céder
C’est Patrice Faure, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, qui s’est fait le porte-parole, ce vendredi, de la décision gouvernementale lors d’un déplacement officiel. D’après lui, il n’y aurait donc pas lieu de déplacer la date du scrutin car la situation sanitaire au sein de l’archipel serait sous contrôle.
Quoi qu’il arrive au sortir du scrutin du 12 décembre, le résultat sera donc bel et bien validé, assure Sébastien Lecornu sur les antennes d’Europe 1 et de Cnews. Si selon lui, l’absence de participation au vote est « un droit en démocratie », il déclare aussi que la possible abstention des indépendantistes au référendum n’aura aucun « impact juridique ». Il affirme toutefois qu’il y aurait nécessairement des enseignements à tirer d’une telle situation, car la population restera probablement divisée en deux. D’un côté, les loyalistes pourront arguer que le résultat est définitif, et qu’ils ont « acquis le droit de rester dans la République ». De l’autre, les indépendantistes continueront leur combat et refuseront certainement de s’avouer vaincus. Tout l’enjeu, par conséquent, consistera, selon le ministre, à « trouver un chemin commun ».
Par Chrisley Destin