Les chiffres de la sécurité routière ont été rendus publics hier par le gouvernement. Triste constat : ils sont en hausse par rapport à 2013 : + 3,5% de décès et + 2,4% d’accidents corporels. Le bilan 2014 fait état de 3.384 tués (116 de plus que l’année dernière) et de 35.000 blessés graves.
Ces 12 dernières années avaient pourtant enregistré des améliorations. Comment peut-on expliquer cette augmentation soudaine ? Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, cette hausse est tout sauf surprenante. Elle incrimine notamment l’action passive du gouvernement, plus apte à faire de beaux discours qu’à prendre de bonnes mesures. La dernière action concrète ? La mise en place en 2013 de radars embarqués (attendus depuis 2006) qui s’avèrent au final peu utilisés.
Manuelle Salathé qui dirige l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) confirme cette théorie, ajoutant que le laxisme actuel impacte directement les comportements sur les routes. En effet, 9 accidents sur 10 ont pour cause le comportement de l’usager. La probabilité d’être contrôlé sur les routes est actuellement si faible qu’elle ne dissuade plus les automobilistes. Conséquence directe : un non-respect des limitations de vitesse et des règles de sécurité élémentaires.
L’idée majeure serait donc d’augmenter la fréquence des contrôles. En gros, remettre « la peur du gendarme » au goût du jour. A l’appui, 26 mesures annoncées par le gouvernement, dont deux prendront effet au 1er juillet 2015 :
– Le taux d’alcoolémie légal sera réduit de 0,5 à 0,2 gr par litre de sang pour les jeunes conducteurs (trois ans après le permis ou deux en cas conduite accompagnée). Attention, cela signifie moins d’un verre d’alcool !
– Les oreillettes, casques et écouteurs seront également interdits au volant. Que ce soit pour téléphoner, ou écouter de la musique ou la radio.