Les gouvernements de l’Union Européenne font face à un afflux d’immigrés qui arrivent par paquet de 1000 dans des pays tels que la Serbie, la Macédoine, la Grèce, l’Allemagne, la Hongrie, l’Italie… Les dirigeants européens se rencontrent ce jeudi à Vienne pour résoudre la crise. Les pays des Balkans appellent au secours les autres pays européens, cette zone est devenue la porte d’entrée de l’Union Européenne. Les 28 pays européens n’arrivent pas à se mettre d’accord pour se répartir équitablement tous les demandeurs d’asiles qui arrivent sur le continent.
Les migrants qui arrivent en Europe naviguent d’un pays à l’autre et sont accueillis dans des conditions médiocres. Beaucoup de gouvernements européens sont dépassés, chacun y va de sa gestion de l’immigration et appelle son voisin à l’aide.
Tour d’Europe des actualités sur l’arrivée des migrants :
L’Italie est en première ligne et fait les comptes
L’Italie tente de sauver les migrants qui arrivent par bateau et appelle l’Europe à assumer ses responsabilités. Depuis plusieurs années, les italiens mènent des expéditions de sauvetage. Hier encore, les gardes côtes italiens accostaient un bateau pour accueillir les migrants, 430 personnes ont été sauvé mais 50 ont été retrouvé sans vie dans la soute. D’autres opérations de secours étaient en cours pour tenter de venir en aide à pas moins de 2000 migrants. Depuis le début de l’année, au moins 107 000 migrants sont arrivés en Italie par la mer.
Paolo Gentiloni, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération international, prévient que l’accord de Schengen pourrait être remis en cause et qu’une réapparition des anciennes frontières est possible si rien n’est fait. Il demande une « européanisation de la gestion des flux » migratoires et rappelle que son pays est un « modèle positif » avec le sauvetage de « dizaines de milliers de vies humaines ».
Des dizaines de migrants retrouvés morts dans un camion en Autriche
La police autrichienne a découvert des dizaines de migrants décédés dans un camion qui stationnait sur une autoroute proche de la frontière hongroise. Comme le véhicule est immatriculé en Hongrie, l’enquête sera menée par les polices des deux pays. La chancelière allemande, Angela Merkel a réagit à ce drame, à ses yeux « c’est un avertissement pour qu’on se mette au travail pour résoudre ce problème et faire preuve de solidarité ».
Le chef de la diplomatie autrichienne Sebastian Kurz s’en ait pris à la Grèce l’accusant de laisser passer les migrants vers la Macédoine sans contrôle. Comme le gouvernement italien, M. Kurz souhaite une répartition équitable des migrants à travers l’Europe.
La Hongrie se referme sur elle-même et perd le contrôle
Depuis plusieurs jours, ce pays est complétement désemparé. Les migrants arrivent chez eux par groupes de 1000, un record a été enregistré mercredi avec près de 3 241 migrants entrant dans le pays dont 700 sont des enfants. Ils ont franchi la frontière serbe en passant près du village de Roske, l’une des rare zone où la clôture métallique est encore franchissable. Elle devrait être complétement installé le 31 août, les migrants sont au courant et tentent de franchir la frontière avant que cette dernière ne soit complétement fermée.
Le gouvernement hongrois a mobilisé 2100 policiers pour patrouiller à la frontière. Le parti au pouvoir, le Fidesz, souhaiterait envoyer son armée à la frontière avec la Serbie pour contenir le flot de migrants. Mercredi matin, il y a eu un incident, 200 immigrés qui se trouvaient dans un centre spécial ont voulu partir après qu’ils aient refusé l’enregistrement de leurs empreintes digitales. Les policiers ont utilisé du gaz lacrymogène pour calmer les migrants sur place.
La République Tchèque s’oppose à la venue des migrants
Le Vice-Premier ministre tchèque, Andrej Babis, a demandé l’intervention de l’OTAN aux frontières européennes. Selon lui, la venue en masse des migrants est un « grand danger pour l’Europe ».
« Nous devons fermer l’espace Schengen »
Milos Zeman, le président de la république Tchèque, a appelé l’Union européenne à protéger ses frontières et demande la création d’une armée européenne d’après le site Radio Prague.
La Macédoine réclame l’aide de l’UE
Nikola Poposki, Premier ministre macédonien, a expliqué que son pays accueille chaque jour pas loin de 3000 migrants. Jeudi 20 août, le pays a cédé à la pression et déclaré l’état d’urgence, les voyageurs passent la frontière depuis la Grèce. Le gouvernement de Macédoine a décidé de déployer son armée dans les zones de passage des migrants pour protéger la population locale et apporter plus d’aide aux demandeurs d’asile.
La Macédoine n’a pas les moyens de fournir un transport aux migrants et leur faire franchir la frontière. Le gouvernement a donc lancé un appel aux autres pays européens, ils demandent des wagons et des bus supplémentaires pour pouvoir envoyer tout le monde vers la Serbie.
La Serbie assume sa position d’intermédiaire et soutient les migrants
La Serbie s’est joint à la Macédoine ce jeudi, pour demander l’aide de l’UE. Le ministre des affaires étrangères, Ivica Dacic, s’est exprimé en conférence de presse :
« Nous faisons face à la plus grande crise de réfugiés depuis la Seconde guerre mondiale. C’est une vraie migration de peuples et la Serbie est un pays de transit. Je crois que l’Union européenne doit proposer un plan d’action puis nous demander de nous y joindre. Je vais être très direct, nous sommes entrain de supporter le problème ».
Les serbes ont pris l’habitude d’aider tous les étrangers qui se présentent à leur frontière, c’est le seul pays qui n’a jusqu’à présent pas émit le désir de fermer sa frontière. D’ailleurs, les serbes ne demandent pas la fermeture de leur pays, ce qu’ils souhaitent avant-tout c’est de pouvoir venir en aide aux migrants en les accueillants dignement. La population se mobilise et n’hésite pas à se bouger pour soutenir ces réfugiés sans foyer. Aleksandar Vucic, le Premier ministre serbe, s’est rendu dans un camps de réfugiés à Belgrade et a été interrogé sur sa gestion de l’immigration :
« Nous ne bâtirons pas de barbelés, ni de murs, ni rien de tel. Nous allons traiter les migrants comme des gens bien. »
La Slovaquie ne veut accueillir que des chrétiens
Pas de bol pour les migrants, les slovaques ne sont pas du genre à donner asile à tout le monde. Depuis 1993, ce pays de 5,4 millions d’habitants n’a accepté que 650 demandes d’asile. Devant la folie ce ces derniers jours, ils se sont sans doute sentis obligés de faire un geste alors ils ont proposé de recueillir 200 syriens à une certaine condition et non des moindre, il faut qu’ils soient chrétiens.
Le gouvernement slovaque a délibérément choisi de discriminer des musulmans, des athées et tous autres pratiquants d’une religion étrangère au christianisme. Le ministère de l’Intérieur justifie cette décision en mettant en avant le fait qu’il n’y ait pas de mosquées en Slovaquie et que par conséquent les musulmans ne pourraient pas exercer librement leur culte.
La Pologne concentre son attention sur la population ukrainienne
Ce pays est confronté à un problème de migration lui aussi mais différent dans le sens où les polonais voient arrivés des ukrainiens. Pour le président de la Pologne, Andrzej Duda, le pays doit veiller à pouvoir accueillir « des centaines de milliers d’ukrainiens » qui projetteraient de venir bientôt se réfugier auprès des polonais.
Il est vrai que la Pologne n’accueille que peu d’africains au déplaisir de l’Allemagne qui est actuellement le pays européen préférés des migrants. Cependant, les gestes de bonnes volontés sont visibles de la part des polonais qui a reçu 2 318 demandes d’asiles en 2014 contre 46 en 2013 selon Le Parisien. Malgré cela, Varsovie a accepté d’accueillir 2000 migrants pour aider un peu l’Italie et la Grèce.
La Grèce déjà en difficulté ne peut qu’ouvrir le passage
Les grecs qui vivent près des plages ont pris l’habitude de voir des migrants allongés en bord de mer, ce qui ne leur plaît pas beaucoup, ce serait mauvais pour les affaires. Nombreux sont les habitants qui voudraient aider mais ne le peuvent pas à cause de leurs difficultés financières persistantes depuis quelques années. Depuis janvier, 160 000 immigrés sont arrivés dans le pays qui est très critiqué par son accueil qui laisse à désirer.
D’après Libération, les migrants dorment dans la rue, sans toilette. Les Nations Unies ainsi que certains organismes humanitaires ont critiqué le manque d’infrastructures d’accueil et les mauvais traitements dont les migrant sont les victimes. D’après le gouvernement grec, le pays ne peut plus intégrer de nouveaux venus, les centres prévus pour les héberger sont déjà complets.
La Bulgarie protège sa frontière coûte que coûte
La Bulgarie lutte férocement contre la clandestinité, lorsqu’un migrant arrive dans le pays, il reste dans des camps jusqu’à ce que les bulgares les autorisent à voyager dans l’Europe mais pas à s’y implanter. Contrairement à la Macédoine ou la Grèce, la Bulgarie enregistre tous les réfugiés qui entrent dans le pays.
Depuis le début de la semaine, le gouvernement bulgare a déployé des véhicules blindés aux quatre postes-frontières avec la Macédoine pour soutenir la police frontalière en cas d’une arrivée massive de migrants. La Bulgarie redoute l’arrivée de réfugiés dans son pays, elle le prouve chaque jour un peu plus en surveillant ardument sa frontière. Elle a construit une immense clôture longue de 30 kilomètres le long de la frontière avec la Turquie, ce rideau de fer ressuscité est équipé de caméras de surveillance installées sur toute la frontière et pour assurer une sécurité supplémentaire, des centaines de policiers patrouillent jour et nuit.
L’Allemagne est le pays le plus prisés par les migrants
De nombreux migrants cherchent à s’installer en Allemagne qui doit examiner 800 000 demandes d’asiles pour 2015. L’Allemagne a deux visages, l’un fait ce qu’il faut pour accueillir tout le monde en souriant tandis que l’autre exprime de la colère et de la rancœur. Les groupes néo-nazis se sont renforcées au cours de ces dernières années, plus d’allemands les ont rejoint et ils mènent régulièrement des actions racistes à l’encontre d’une population démunie et abandonnée par ses dirigeants.
Des policiers et des militants d’extrême droite se sont affrontés ce week-end, la chancelière allemande Angela Merkel, a qualifié ce comportement « d’abject » alors que l’Europe a besoin de solidarité. Les incidents à caractère racistes se sont multipliés cette année dans le pays.